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Un odonate remarquable : Sympetrum danae

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C’est lors d’un inventaire Atlas, avec les membres du collectif 29, que nous avons observé cet Odonate, facile à identifier, sur une prairie humide à Juncus articulatus en dans un contexte turficole. Désolé pour la qualité moyenne des photos faites avec un APN (modèle étanche à optique de qualité moyenne).


Il s’agit de Sympetrum danae.

Cet individu, fait partie des Odonata, ordre d’Insecta comprenant des espèces hémimétaboles (= hétérométabole à larve aquatique et adulte aérien), carnassières à 4 ailes et à corps allongé. Les larves sont aquatiques avec un organe de préhension, le masque (= Labium).

Critères :

D’identification facile, les jeunes mâles et les femelles se distinguent par la large bande thoracique noire ponctuée de points jaunes.

A distance, ce sont des petits sympétrums sombres dont les mâles ne deviennent par rougeâtres à maturité, mais virent au noir (d’où le nom de “Sympétrum noir”). De nombreux caractères (pattes noires, large bande latérale sur toute la longueur de l’abdomen, triangle thoracique sombre entre la tête et les ailes et large bande noire sur les côtés du thorax entourant trois petites marques jaunes) éliminent tout risque de confusion.

Répartition géographique :

(voir aussi carte ci-après).

Cette espèce holarctique est en France, surtout commune dans les massifs montagneux. Elle est également présente à basse altitude dans la moitié nord du pays.

La répartition du taxon en Bretagne suite à l’INVOD coordonnée par la SFO* (Coord. A. MANACH) :

En Bretagne (voir carte ci-dessous) ce taxon est rare et surtout extrêmement localisé notamment à certaines zones de tourbières. Cette espèce peut connaître des variations de population considérables, pouvant aller, certaines années, d’une apparente absence à une explosion démographique une autre année.

Cela explique la nécessité du suivi des sites pouvant a priori abriter ce Sympetrum.

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Sa répartition en France :

Sympetrum danae (Sulzer, 1776) est observée au moins ponctuellement dans de nombreux départements à l’exception du sud du pays. Toutefois, si elle est relativement bien présente en altitude jusqu’à 2000 mètres environ, les populations de plaine sont le plus souvent faibles et disséminées malgré des hausses brutales et brèves des effectifs certaines années.

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Données INVOD (1970-2006) – Source : http://www.libellules.org

Écologie et biologie :

Les larves se développent habituellement dans les eaux stagnantes acides : fosses d’exploitation, fossés et gouilles des tourbières à sphaignes, mares et étangs tourbeux, mares forestières. Lors des « explosions » de populations, les adultes sont observés presque partout : mares ouvertes en zones cultivées, douves du Château…

Les eaux mésotrophes neutres ou alcalines ne lui conviennent que si elles sont pauvres en poissons ou offrent des secteurs protégés, car les larves sont très sensibles à la prédation.

Les oeufs, dépourvus de mucus, entrent en diapause après la ponte et n’éclosent qu’au printemps suivant, ce qui leur permet de subsister dans les zones temporairement asséchées.

La phase larvaire dure ensuite de 2 à 6 mois et compte 8 à 10 stades ; certains imagos parviennent parfois à hiverner. Les larves vivent à la surface des sédiments tourbeux, dans les secteurs qui s’échauffent le plus, parfois dans la végétation immergée, et ont un mode de vie très actif. Elle supportent de brèves périodes d’assèchement en s’enfouissant.

Les imagos émergent en six semaines de nuit ou le matin (sur une période de 2 mois 1/2 ; la période de vol optimale a lieu en août.

Voici quelques photos d’un mâle et d’une femelle prise lors de la sortie.

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Individu femelle (05/08/09)

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Individu mâle (05/08/09)

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Individu en main (notez la petite taille pour un Sympetrum)


Pour en savoir plus :

  • Guide d’identification des libellules de France, d’Europe septentrionale et centrale de WENDLER A. & NÜSS J.-H., 1997,
  • Guide des Libellules d’Europe et d’Afrique du Nord de D’AGUILAR J. & DOMMANGET J.-L., 1998 (épuisé).

Bonne prospection ! Et n’hésitez pas à communiquer vos découvertes.


Clichés : Gaby AR BRAZ – APN Canon G9 – Ecosystema.fr ©


Sources :

  • GRAND D. & BOUDOT J.-P. – Les Libellules de France, Belgique et Luxembourg, Parthénope Collection
  • DIJKSTRA K.-D.B. – Guide des libellules de France et d’Europe – Delachaux et niestlé
  • MANACH A. (coord.) – Atlas préliminaire des Odonates de Bretagne, SFO
  • web 2.0 :
  • http://www.libellules.org

CC BY-NC-ND

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