Lors d’un travail d’étude le 5 octobre, le long du Douron avec les étudiant en BTS A Gestion et Protection de la Nature, nous avons observé de nombreuses fougères dont l’une très caractéristique et facile identifier dans la plupart des cas.
Il s’agit de Dryopteris affinis.
Une fougère
Mais tout d’abord, les fougères appartiennent aux Ptéridophyte. Les Ptéridophyte (fougères, prêles et lycopodes) sont des plantes vasculaires (= Trachéophytes) ne présentant jamais ni fleurs ni graines mais se reproduisant par des spores formées dans des sporanges, situés à la face inférieure des feuilles, ou sur des feuilles spécialisées, ou encore disposés en paquets ou épis terminaux.
Ce taxon appartient à la famille des Dryopteridaceae.
La diagnose
Dans les Dryopteridaceae, ont distingue deux genres identifiables à :
Indusie circulaire. Dents des pinnules prolongées par une arête bien marquée => POLYSTICHUM div. sp.
Indusie réniforme. Dents des pinnules sans arête mais parfois mucronées => DRYOPTERIS div. sp.
Moyen mnémotechnique : pensez au “D” de Dryopteris et à la forme très visible des indusies réniformes formant elles aussi un “D”.
Dans le cliché ci-contre on distingue nettement que les pennes inférieures sont semblables aux autres, non ou à peine dissymétriques. Pinnules à dents mutiques (et non Pennes inférieures triangulaires, à dissymétrie marquée, les divisions secondaires du côté inférieur étant nettement plus longues que celles du côté supérieur et Pinnules à dents plus ou moins marquées : cas de D. dilata, D. carthusiana et D. haemula).
Plus en détail dans la diagnose, le limbe est à texture coriace; le pétiole et rachis sont couverts d’écailles foncées, rousses (voir cliché ci-dessous) ; le rachis paraissant plutôt brun que vert.
Notez bien ! les pinnules à bords peu dentés, souvent presque entiers avec la présence d’une tache noire à l’insertion des pennes sur le rachis (voir cliché ci-dessus).
De loin, c’est une plante puissante, à souche s’élevant souvent au-dessus du sol (voir cliché) et elle est donc facilement identifiable, même de loin !.
A noter que l’on distingue 2 sous-espèces :
- Plante à caractères très marqués : subsp. affinis (notre cas ici fort heureusement pour moi) ;
- Plante à caractères atténués et se rapprochant de la suivante dont elle se distinguera toujours par la présence de la marque noire : subsp. borreri.
Confusion possible (du moins au début…).
Attention !, ne pas confondre avec D. filix-mas (fougère-mâle). Et en effet un de ses noms vernaculaire est : dryoptéris fausse-fougère-mâle.
Pour éviter toute erreur d’identification, précisons que les caractères de cette dernière sont les suivantes :
- Limbe à texture souple. Pétiole & rachis peu écailleux, à écailles
- brun pâle ; rachis plus vert que brun. Pinnules dentées sur tout leur
- pourtour. Pas de tache noire à l’insertion des pennes sur le rachis.
- Plante moins forte & à souche ne dépassant pas ordinairement le sol.
Biologie et Ecologie
D. affinis est une hémicryptophyte de 50 à 120 cm ; c’est une espèce sylvatique, mésophile (= mésohydrique), caractéristique des mull à mull acide (= humus doux). On l’observe dans les sous-bois frais, talus, et aussi fossés.
Phytosociologiquement c’est une espèce des Fagetalia sylvaticae
Sources :
- Personnelle pour une fois ! et parce que j’ai difficilement accès à mes nombreux documents (en attendant que je me fixe quelque part en France ou en Europe).
- J. LAMBINON, L. DELVOSALLE et al., Nouvelle flore de la Belgique du G. D. de Luxembourg, du Nord de la France et des régions voisines.
Clichés : Gaby AR BRAZ – APN Canon G9 – Ecosystema.fr ©