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Les Décapodes (Decapoda) : Galathea squamifera (Galatheidae)

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C’est à l’occasion d’une sortie littoral, le 30 septembre 2007, avec Nathalie de la SEPNB (Maison du littoral BP 26 CEDEX 171, 29910 TREGUNC) et dans le cadre de l’école de la nature (http://bretagnevivante.asso.free.fr/EcoleNature.html), que nous avons observé cet animal sous un caillou.


Il s’agit de Galathea sp.


Généralités sur la famille des Galathées (Galatheidae) :

Les Galathées sont très nombreuses dans les fonds pierreux. Elles sont peu familières aux plongeurs car elles se tiennent sous les pierres et ne sortent de leur cachette que rarement ou bien ne montrent que le bout de leur nez. Leur tempérament craintif et leur rapidité de déplacement « à reculons » font qu’il est difficile de les approcher de très près pour les observer. Généralement, lorsqu’un plongeur se promène au dessus d’un fond rocheux, les petites « ombres » qu’il aperçoit et qui disparaissent comme des éclairs sont des Galathées communes.

G. squamifera (à confirmer ici, même si le Le rostre et les épines sont caractéristiques) est plus petite et moins colorée que G. strigosa (voir détails ci-après). Le corps, dans la position abdomen replié (comme sur la photo) mesure environ 2 cm de large et 3 à 4 cm de long. Les grandes pinces atteignent 5 cm et sont peu puissantes. La cinquième paire de pattes est atrophiée et repliée sur l’abdomen.


Complément d’information issue de la STATION BIOLOGIQUE ROSCOFF :

ATTENTION !, préparez-vous à la lecture, car c’est dense…


Morphologie :

En tant que décapode, Galathea squamifera est caractérisée par une carapace céphalothoracique développée avec une chambre branchiale recouvrant les branchies. Les yeux sont pédonculés. Il y a trois maxillipèdes. G. squamifera possède un corps allongé dorso-ventralement. L’abdomen est dur mais court et peu développé, rabattu sous le céphalothorax. Le rostre est triangulaire avec une épine au milieu ainsi que quatre épines de chaque côtés, deux grandes entre l’épine principale et l’œil et deux plus petites au dessus de chaque œil. La carapace possède une suture transversale bien nette, probablement vestige de la séparation entre la tête et le thorax. La première paire de péréiopodes est chélicérée, avec trois dents sur les bords internes des méropodites, deux sur ceux des carpodites et plusieurs petites sur les bords externes des propodites. La deuxième paire d’antenne est presque aussi longue que la paire de péréiopodes chélicèrés. Les péréiopodes 5 sont très réduits, même s’ils restent visibles à l’œil nu, et sont repliés au-dessus des péréiopodes 4. Les propodites des péréiopodes 5 sont aussi chélicérés et peuvent se glisser sous l’abdomen et la cavité branchiale pour les nettoyer. G. squamifera est de couleur brun vert avec deux taches de brun plus foncé derrière la suture séparant la tête de l’abdomen.


Biotope :

Galathea squamifera est présente sur les côtes européennes, au nord jusqu’en Norvège et au sud jusqu’aux Açores et en Méditerranée, au moins jusqu’à l’Adriatique. Cette espèce habite sur les côtes rocheuses de l’infralittoral jusqu’au circalittoral. A marée basse, on trouve des individus cachés sous les rochers.


Biologie :

Nutrition : Galathea squamifera est un carnivore macrophage qui peut aussi filtrer des particules plus petites présentent dans l’eau. : La chambre branchiale, presque fermée par le céphalothorax, renferme des phyllobranchies, ou lamelles branchiales empilées. La chambre branchiale ayant une ouverture limitée, il est nécessaire de créer un courant d’eau afin que l’eau circule sur les branchies et apporte l’oxygène nécessaire. Ce courant est possible grâce à des exopodites et epipodites des maxilles 2, appelés scaphognathites, qui vibrent et fonctionnent donc comme une pompe qui aspire de l’eau entre les péréiopodes et la rejette devant les maxilles. Locomotion : Comme tous les Galatheidae, Galathea squamifera peut se déplacer grâce à ces péréiopodes en rampant vers l’avant ou sur les côtés mais peut aussi utiliser son abdomen en le faisant battre contre le dessous du corps pour se propulser vers l’arrière.


Reproduction, cycle de vie :

La fécondation est interne et les femelles incubes leurs larves en les portant sous leurs abdomen. Les larves éclosent au stade zoë et font alors partie du méroplancton. Elles se métamorphosent ensuite en métazoë premièrement puis en glaucothoë jusqu’à donné un juvénile qui fait alors partie du benthos.

ouf ! c’est dense, parfois difficile à comprendre, mais riche, merci à la Station de Roscoff


Espèces semblables (sources DORIS) :

Galathea strigosa (voir photo ci-après), 100 mm au maximum : La galathée striée ou galathée multicolore est trouvée de 0 à 100 m de profondeur sur des fonds rocheux. De couleur orangée, son corps est strié de bandes bleues ou violacées. C’est l’espèce la plus fréquente pour les plongeurs en Méditerranée. Même distribution que Galathea squamifera.

Galathea intermedia, petite galathée (maximum 20 mm pour le corps, souvent plus petit) : Toutes les côtes d’Europe des Lofoten à l’Afrique du Sud et toute la Méditerranée. Les spécimens méditerranéens sont souvent plus menus que ceux d’Atlantique. Dès les premiers mètres en Atlantique, plus profond en Méditerranée.

Galathea nexa, petite galathée (maximum 35 mm) : Distribution semblable à Galathea squamifera. C’est une espèce peu fréquente.

Galathea dispersa, très proche de la précédente, petite galathée (maximum 25 mm) : Distribution semblable à Galathea squamifera. C’est une espèce peu fréquente.

Munida rugosa : Cette galathée rose aux grandes pinces grêles caractéristiques vit sur des fonds de graviers, ou des fonds vaseux. Ces pattes sont recouvertes de soies et d’épines. Sa tête comporte deux yeux protégés par la carapace et elle est surmontée d’un rostre avec une épine supra-orbitale de chaque côté. La longueur du corps est de six centimètres au maximum. Même distribution que Galathea squamifera mais plus profond : de 20 mètres (rare) à plusieurs centaines de mètres de profondeur.


Clichés : Gaby AR BRAZ – APN Canon G9 – Ecosystema.fr ©


Sources :

CC BY-NC-ND

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