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Anémone de mer verte : Anemona sulcata (= A. veridis)

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C’est à l’occasion d’une sortie littoral avec Nathalie de la SEPNB (Maison du littoral BP 26 CEDEX 171, 29910 TREGUNC) et dans le cadre de l’école de la nature (http://bretagnevivante.asso.free.fr/EcoleNature.html), que nous avons observé cet animal dans une flaque d’eau.


C’est Anemona sulcata (= A. veridis).


Généralités sur les actinie ou anémone de mer :

Elle appartient au groupe des cnidaires de la classe des hexacoralliaires. Elle vit fixée sur le fond (mais elle est néanmoins capable de se déplacer). Elle est de couleur rouge (= tomate de mer) à verte.

Les anémones capturent leurs proies (poissons, crabes) à l’aide de leurs tentacules pourvues de nématoblastes (cellules venimeuses paralysantes).


Plus en détail :

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L’anémone de mer est un animal pluricellulaire ou Métazoaire à organisation simple (Eumétazoaire) dont les différentes fonctions sont remplies par des tissus et des organes formés de cellules spécialisées. L’organisation interne est très simple puisqu’elle se réduit à un appareil digestif en forme de « sac » à double paroi (ancien embranchement des Coelentérés; du grec koïlos = creux et enteron = intestin); les appareils circulatoire et excréteur sont absents mais ces fonctions sont assurées par l’appareil digestif.

Considérée comme un « animal plante » sous l’antiquité à cause de sa ressemblance avec une fleur, l’anémone est une espèce solitaire, fixée aux rochers par une sole pédieuse; elle est pourtant capable d’une certaine reptation.

Le corps de couleur vert clair à brun violacé est mou, dépourvu de squelette rigide et de spicules (baguettes calcaires ou siliceuses). Pourtant un véritable squelette hydro-statique assure une certaine rigidité provoquée par le fluide incompressible qui remplit la cavité gastrovasculaire, les muscles longitudinaux situés dans l’épiderme et les muscles circulaires de la paroi digestive!

L’animal est un polype de grande taille qui a la forme d’une colonne dont la cavité centrale est divisée par des cloisons molles symétriques portant les glandes reproductrices (gonades)

La colonne porte sous les tentacules externes une rangée de protubérances bleues ou acrorrhages. Elle est terminée par une bouche entourée de nombreux tentacules (leur nombre est un multiple de 6 disposés sur plusieurs verticilles); ces tentacules sont longs, simples et sans pinnules (divisions secondaires ou tertiaires).

Ils sont comme les Spongiaires formés de 2 feuillets de cellules. Cependant la mésoglée est colonisée par des cellules nerveuses s’organisant en réseau et constituant un système nerveux diffus et rudimentaire (les polypes se rétractent quand on les touche alors que chez les éponges aucune réaction n’est visible).

Consommateur macrophage prédateur, elle capture de grosses proies vivantes ou mortes (crustacés, poissons..) à l’aide de ses tentacules.


Ils possèdent des cellules urticantes (les nématoblastes ou cnidoblastesd – voir schéma en médaillon) renfermant des capsules dévaginables (cnidocystes ou nématocystes) capables d’injecter un puissant venin paralysant (l’actinocongestine) qui est inoculé par un dard creux à la proie lorsqu’elle entre en contact avec un cil sensible. La proie est paralysée, mise à mort, avalée par la bouche et digérée dans la cavité gastrique qui est un simple « sac » à double paroi. où des enzymes sont libérées dans la cavité gastrique; des particules alimentaires sont absorbées par phagocytose (ingérées directement par la cellule) : la digestion est donc extra et endocellulaire.


D’autres cellules renferment des spirocystes à propriétés adhésives qui jouent le rôle de filaments pêcheurs; la proie engluée sera alors plus facilement capturée.

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Cnidocystes

Cette anémone abrite des algues vertes (zooxanthelles) qui sont responsables de sa couleur et avec qui elle vit en symbiose (association à bénéfices réciproques). L’activité de ces algues participe au bilan nutritif de l’anémone.

La reproduction par voie sexuée se fait par l’intermédiaire de cellules reproductrices ou gamètes qui sont libérées dans le milieu; l’espèce est bisexuée ou hermaphrodite . La fécondation donne naissance à des larves nageuses qui après fixation se transforment en petites anémones.

La reproduction par voie asexuée (par scissiparité ) est aussi possible : dans ce cas l’anémone subit une fission longitudinale à partir du pied suivie d’une régénération efficace qui permet l’obtention de deux individus.


Compléments (d’après DORIS)


Distribution :

Sa répartition se situe en Méditerranée, océan Atlantique et Manche, des Canaries à l’Ecosse.


Biotope :

On la trouve couramment sur des fonds rocheux ou sur des substrats durs, dans des creux ou anfractuosités, dans lesquels elle adhère par son disque basal.

Elle se rencontre plutôt dans les milieux éclairés et calmes (il arrive qu’une surface de plusieurs m² soit recouverte dans les ports abrités par exemple).

Même si elle est commune près de la surface, on peut la trouver jusqu’à 20 m.

Remarque : cette espèce ne se rencontre pas à l’obscurité puisqu’elle est en symbiose avec des algues photosynthétiques.


Légende du schéma  d’un cnidocyste (D’après Les coraux de B. Robin, C. Petron et C. Rives) in Vieoceane :

  • 1. Filament urticant
  • 2. Tube
  • 3. Epines
  • 4. Cnidocil
  • 5.  Opercule
  • 6. Cnidocyste
  • 7. Noyau cellulaire
  • 8. Cellule ectodermique ou cnidoblaste (futur cnidocyte)
  • 9. Ramification nerveuse
  • 10. Cavité du cnidocyste ou ampoule à venin
  • 11. Poison sous pression
  • 12. Cnidocyte

Clichés : Gaby AR BRAZ – APN Canon G9 – Ecosystema.fr ©

Schéma : Cnidocyste (D’après Les coraux de B. Robin et al.)


Sources :

CC BY-NC-ND

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