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Observation de Montia minor

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Pour ceux (c’est certain ils ne sont pas Breton) qui ne connaisse pas le taxon ci-après, j’éveille votre intérêt pour une plante qui passe souvent inaperçue et étant historiquement dans les régions de France considérée comme rare.


Mais je vous rassure, ce taxon est finalement commun (CC, C, AC ?) en Bretagne. Ceci n’est qu’une impression de ma part et comme j’ai quitté la Bretagne depuis longtemps, cependant comme tous ce qui est rare dans les bassins sédimentaires est commun (IDF, Haute-Normandie, Picardie, etc.) ou presque sur le massif armoricain, j’ai tendant à inverser les statuts de rareté…

Par contre en France, je connaissais chez ce taxon, une floraison en mai (voir avril), mais là je l’observe dans les alentours de Brest depuis la mi-mars. Donc ne le rater pas ! Car il semble en avance, comme « l’ensemble de vivant » finalement en cette année 2007.

Il s’agit donc d’une Portulacaceae, qui est souvent un peu charnue, avec des 2-3 bractéoles (considérées à tord comme des calices). Attention les étamines sont en nombre variable.

Ici il s’agit du genre Montia div. sp. Genre qui est caractérisé (entre autres « faisceaux » pour la diagnose) par les 2 bractéoles persistantes et du fruit à capsule à 3 (2) graines.

Montia fontana
  • BLAMEY M. et al., La Flore d’Europe occidentale – plus de 2400 plantes décrites et illustrées en couleurs

Pour l’espèce il s’agirait de Montia cf. fontana L. subsp. chondrosperma (Fenzl) Walters // Synonyme du nom scientifique : Montia minor C. C. Gmelin (Flore de Belgique) et M. verna.

P.S. : peu de risque de confusion, car les (jeunes) graines observées (10X seulement…) ont des mailles peu allongées, mais par rigueur et parce que ma binoculaire est « cachée » dans une caisse, j’y apposerai un confère (cf.).

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Toutefois quand vous la trouverez vous pourrez observer (voir cliché n° ci-contre) les graines réniformes à bord caréné, avec un net appendice « celluleux » au niveau du hile (= cicatrice) ; actuellement les graines ne sont pas encore mûres (elles sont vertes puis noires) quand elles le seront, elles doivent apparaître mates.

Pour ce qui est de son autoécologie, disons grossièrement que c’est une pionnière hygrophile et psammophile que l’on peut observer sur les sables inondables, les ornières de chemins et aussi les champs (dépression humide). Dans le bassin parisien, on l’observe régulièrement aux abords des mares sur sols acides et c’est toujours une belle découverte.

Ici les individus ont été observés sur des pelouses siliceuses. Et comme vous le savez les roches ignée et métamorphique en sont riches, finalement ce qui semble une chouette découverte pour moi est relativement banal pour des Bretons…Mais bon comme je ne suis pas « floriste » et encore moins « cocheur », c’est toujours bon.

De la région nord (d’où je viens) elle est typique des végétations méso à oligotrophes de niveau topographique moyen et l’on y observe aussi des taxons comme le superbe Juncus capitatus. Et pour ceux qui s’intéressent aux habitats, la communauté appartient à la classe des JUNCETEA BUFONII (ou selon le PVF à l’ISOETO DURIEUI-JUNCETEA BUFONII) et pour les « floristes » c’est l’habitat typique des très connus Juncus bufonius div. sp., et Gnaphalium uliginosum L. subsp. uliginosum, etc. et correspondant à une végétation thérophytique hygrophile non ou peu nitrophile.

Statut : je ne le connais pas en BZH (Assez commun, commun ?), mais sachez qu’elle est protégée en région Picardie et comme vous pouvez le constater elle n’était pas très fréquente selon les données (non actualisées) de l’IFFB (source confidentielle à ne pas reproduire, se rapporter plus à DIGITAL du CBN de Bailleul).

Remarque sur la carte de l’IFFB et MNHN pour le nord de la France et Belgique :

La raison, d’une telle, situation est certainement à rapprocher au fait qu’elle est très discrète et relativement précoce (et, bien entendu, de la nature du substrat).

Elle a cependant été observée dans la plupart des départements français, du moins pour le planitiaire atlantique et centroeuropéen (voir carte ci-après).

Personnellement je l’ai aussi régulièrement observé en Corse.


Clichés : Gaby AR BRAZ – APN Canon G9 – Ecosystema.fr ©

Photos faites le dimanche 25 mars 2007 à Brest (29) – Désolé pour la qualité, mais j’ai un APN de base et je suis resté à l’argentique pour les bonnes photos (mais impossible de « faire rentrer rapidement mes diapos » dans le “post”.


Sources :

  • BLAMEY M. et al., La Flore d’Europe occidentale – plus de 2400 plantes décrites et illustrées en couleurs
  • COSTE H., Flore descriptive et illustrée de la France, de la Corse et des contrées limitrophes – 3 volumes.
  • JULVE P., Synopsis phytosociologique de la France (communautés de plantes vasculaires).
  • OBERDORFER E., Pflanzensoziologische Exkursionsflora.
  • PROVOST M., Flore vasculaire de Basse-Normandie – Tome 2 – Renseignements et commentaires sur les espèces.
  • STACE C., New Flora of thte British isles.

CC BY-NC-ND