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Les Traces des Monts d’Arrée : le Renard

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Cliché (GLB) : Trace observée le 07 septembre 2007 par beau temps sur un sentier.


Lors d’une sortie d’étude sur les landes humides des  Monts d’Arrée avec les étudiants de BTS A GPN (Gestion et Protection de la Nature) et Yves mon collègue, nous avons noté de nombreuses empreintes d’animaux communs dans les plaines françaises : ici le renard roux (Vulpes vulpes).


Commentaires sur la trace

L’empreinte laissée par le pied de ce mammifère fait apparaître nettement les pelotes digitales (coussinets). En effet, la face palmaire ou plantaire de la patte est protégée par des coussinets, callosités recouvertes d’une couche cornée et convexe à la fois résistante et souple.

Les pelotes plantaires (ou palmaires) sont nues, mais, chez la plupart des mammifères, la peau qui les entoure est velue. Notons que chez de nombreuses espèces, les pelotes médianes fusionnent plus ou moins complètement, c’est le cas de la trace ci-dessous, où elles forment un grand coussinet qu’on appel souvent pelote plantaire ou pelote principale.

En allant un peu plus dans l’analyse de cette empreinte,on note la présence de griffes (l’autre catégorie possédant des sabots).

Lorsqu’on examine l’empreinte d’un mammifère sans sabots, il faut observer certains détails : le nombre de doigts et de griffes, la forme et les dimensions des pelotes digitales et plantaires et leurs positions respectives. A noter que l’impression des griffes dépend de la nature du substrat, mais surtout des dimensions et de la position des doigts.

Dans notre analyse nous ne ferons pas la distinction entre la patte antérieure et postérieure (cela sera l’occasion d’une prochaine observation) mais sachez que cette première est plus large, plus profonde et mieux dessinée.

Pour mesurer une empreinte, il convient de choisir l’empreinte d’un animal qui se déplaçait lentement. En effet, à grande vitesse, les pattes glissent légèrement et il en résulte un allongement et un élargissement de l’empreinte.

L’empreinte ci-dessus est bien celle d’un digitigrade et ressemble beaucoup à celle d’un chien, avec quatre pelotes digitales et un grand coussinet plantaire visibles. La longueur est d’environ 5 cm et la largeur de 4,5 cm.

L’empreinte de cet animal, peut être facilement confondue avec celle d’un Chien de taille similaire ; toutefois, les pelotes plantaires de la présente trace sont plus petites, ne sont pas aussi serrées que celles du chien. En outre, les deux pelotes digitales les plus centrales se trouvent un peu plus en avant, de sorte qu’il existe un intervalle plus grand entre le bord postérieur de ces pelotes et le bord antérieur du coussinet principal (talon). Ainsi, si l’on trace une ligne droite au bord antérieur des pelotes digitales des doigts externes, elle touchera le bord postérieur des deux pelotes digitales médianes ou sera située en arrière.

A partir de là on peut identifier cette trace comme étant celle du Renard roux (Vulpes vulpes). Comparée à une empreinte de chien, celle du Renard paraît plus allongée et plus fine. De plus, les marques des griffes sont plus étroites et plus pointues (peu visible ici).

Voilà !

Bonne ballade et bonnes observations…


Sources :

  • BROWN R. et al., Guide des traces et indices d’oiseaux – Pistes, nids, plumes, crânes, pelotes, laissées…
  • BOUCHNER M., Guide des traces d’animaux
  • BANG P. & DAHLSTROM P., Guide des traces d’animaux, comment reconnaître les traces et indices de passage des oiseaux et mammifères d’Europe, 1996
  • BANG P. & DAHLSTRÖM P., Guide des traces d’animaux – Les indices de présence de la faune sauvage, 1999
  • SIGNOLLET S., Identifier les traces d’animaux.

Clichés : Gaby AR BRAZ – APN Canon G9 – Ecosystema.fr ©

CC BY-NC-ND

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