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Le requins-pèlerins un sélacien à la taille et le mode de vie exceptionnel

La mer bretonne réserve aussi de bien belles découvertes.

Pour preuve, cette découverte réalisée le lundi 05 mai au sud de Concarneau (Finistère sud, Bretagne).

La première observation (voir photo ci-contre) ne présageait pas de la superbe observation, que nous allions vivre.

Nous étions entre le port de Concarneau et l’archipel des Glénans sur le bateau du CIP (Club International de Plongée).

Ce que nous prenions pour deux nageoires dorsales correspondait en fait à la nageoire caudale et dorsale du même individu.

La taille ne laissait aucun doute sur l’animal, il s’agissait d’un requin, pardon ! du requin-pèlerin, c’est-à-dire le plus grand représentant des poissons de l’atlantique.

De plus près nous avons pu observer l’animal, la gueule grande ouverte, happant sa nourriture.

La présente observation est donc l’occasion de parler un peu de cet animal mythique…


Caractéristiques du Requin-pèlerin

Le requin-pèlerin (Cetorhinus maximus Gunnerus, 1765)

CETORHINIDAE

La famille des Cetorhinidae ne comprend qu’un genre, et une seule espèce décrite. Son appellation courante proviendrait de l’aspect particulier de son museau “en capuchon”, rappelant celui des religieux. Elle pourrait aussi trouver son origine dans ses longues migrations aux allures de pèlerinages.

Taille :

Maximale de 10-12 m environ (pour 9 tonnes), 15 m selon certains auteurs ; deuxième plus grand poisson du monde (après le requin baleine).

Habitat :

Pélagique et côtier, en eau tempérées et froides, souvent en groupe (50 à 250) près de la surface ; effectue de longues migrations (d’où son nom). L’un des plus grands rassemblements (500 ind. env.) fut observé en mai 1998 au large de la Cornouaille.

Cette espèce est présente en Manche d’avril à septembre.


Distribution géographique :

Espèce cosmopolite, largement répandu en eaux tempérées froides, non loin des côtes.

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Reproduction  et Maturité sexuelle :

Copulation côtière en été ; ovoviviparité (cannibalisme in utero) ; 1 à2 juv. de 150 à 180 cm à la naissance, après 2 à 3 ans de gestation.

4 à 5 m pour le mâles, 8 à 10 m pour les femelles ; 2 ans à 3,5 ans.

Forme dentaire :

Minuscules, situées dans la bouche, la gorges, l’oesophage et le long de ses filtres branchiaux couverts de mucus et distendus lorsqu’il s’alimente.

Critères de détermination de l’espèce :

Le critère de distinction de l’espèce est un museau conique (très long et retroussé chez les jeunes) et aussi les fentes branchiales très hautes, en “collerette”.

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L’approcher en apnée et de le toucher qu’avec les yeux.

La description complémentaire : grande bouche  (voir photo ci-contre in MOJETTA A.) garnie de dents minuscules, et comportant des peignes filtrant poilus (branchiospines, voir “mode de nutrition ci-après) sur les arcs branchiaux. Queue presque symétrique, à lobe inférieur développé et pointu. Forte carènes sur le pédoncule caudal. Corps très foncé (gris bleu à chocolat) ; souvent des taches claires sous le ventre et le museau.

Mode de nutrition

Le mode de nutrition du requin-pèlerin (comme le r. baleine et le r. à grande bouche) est très particulier, mais c’est le seul qui fournisse l’énergie nécessaire à ce géant. Ce requin vie grâce au plancton, la ressource marine la plus abondante qui soit.

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Dessin n°1

Ils a des dents toutes petites mais une bouche immense qu’il ouvre largement en nageant. Ses branchies sont transformées en filtres et portent des milliers de filaments cornés (branchiospines), entre 1000 à 1300 par arc branchial, de forme particulière, qui retiennent les petits organismes entraînés par l’eau qui traverse la bouche et les branchies. Quand il nage lentement, la bouche ouverte, à sa vitesse de croisière, un requin pèlerin peut filtrer 9 tonnes d’eau en une heure. Fait surprenant, les requins capturés en hiver n’ont pas de branchiospines. On peut donc se demander comment ils se nourrissent durant cette saison… Selon certaines théories largement admises, ils cesseraient de manger et quitteraient la surface pour gagner les eaux profondes où ils entreraient dans une sorte d’hibernation jusqu’à ce que de nouvelles branchiospines se forment après un mécanisme que l’on pourrait comparer à une “mue saisonnière”.

Dans le dessin (MOJETTA A.) 1 la structure d’un arc branchial comprend un cadre rigide garni d’un côté, de lamelles branchiales souples et richement vascularisées (a), qui ont une fonction respiratoire et, de l’autre, de branchiospines cornées (b), plus raides, qui jouent le rôle de filtre ou de peigne pour retenir les petits organismes planctoniques (surtout des crustacés) qui sont avalés.

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Dessin n°2

Le dessin 2 montre le parcours de l’eau dans les branchies. Quand il nage la bouche ouverte, il absorbe de grande quantités d’eau qui traversent ses branchies. Les branchiospines jouent un rôle de filtre et recueillent le plancton ; elles ont également une fonction protectrice car elles éliminent les particules qui pourraient endommager les lamelles branchiales, beaucoup plus délicates.

L’approche d’un individu

Pour approcher un individu, mieux vaux ne pas trop se rapprocher en bateau. A noter que le requin-pèlerin est capable de s’attaqueraux embarcations qui le pourchassent et le harponnent. Mais, comme ses “cousins” planctonophages, c’est un géant inoffensif. La meilleur chose est de l’approcher en apnée et de le toucher qu’avec les yeux.


Pour en savoir plus : un excellent ouvrage de référence le “Van Grevelynghe”

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Sources :

  • Observer, reconnaître, découvrir la nature en bateau – tome 1 : Manche et Atlantique, BEAULIEU (de) F. & VEDRENNE D., 2007, Tétras éditions
  • Tous les requins du monde – 300 espèces des mers du globe, GREVELYNGHE G. V. & DIRINGER A., 1999, Delachaux & Niestlé
  • Requins des mers tropicales et tempérées, JOHNSON R.H., 2000,
    Delachaux & Niestlé
  • Guide d’identification des poissons marins – Europe et Méditerranée, LOUIZY P., 2005, Ulmer
  • Les requins – guide du plongeur, MOJETTA A., 2006,
    Gründ

Clichés :

  • Photo principale et autres d’ailerons : Gaby AR BRAZ – APN Canon G9 – Ecosystema.fr © 2008 (Entre Concarneau et les Glénans, 29, Bretagne)
  • Les autres photos et dessins : les sources sont citées

CC BY-NC-ND

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