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Aperçu des principaux « groupes » de Fungi (vern. : Champignons)

Merci à « Chris » la maman de Lila, sans qui, ce post n’aurait put naître ; merci à elle, pour m’avoir guider sur son territoire forestier d’enfance et distillé ses précieuses déterminations, avec beaucoup de simplicité.

Gaby AR BRAZ le 06 octobre 2022

Généralités sur les Fungi

Bolet élégant en symbiose avec le mélèze (Larix decidua), en Finistère dans un boisement avec les 7 strates du « jardin-forêt »

Les caractères biologiques de ce Règne (= Phylum) vivant, constitué par l’ensemble des Fungi (= vern. : Champignons 🍄) sera traité dans un post à part. Toutefois – en introduction – nous dirons que ces derniers représentent un ensemble vivant particulier par la suite de leur organothrophie et d’autres caractères qui leur sont propres, et les séparent incontestablement du Règne des plantes auquel ils étaient – à tort – autrefois rattachés.
Cette distinction faite, nous allons tenter de dévoiler les grands « groupes » de Fungi, observables dans leur milieu (ou habitat).

Concernant la récolte, elle fait suite après une période de grande sécheresse (2022 en Bretagne), de quelques pluies en septembre. Pour les habitats : il s’agit d’une forêt dense, à résineux et feuillus de toutes classes d’âge.

1. Ascomycètes

Les Ascomycètes* (voir glossaire ci-après) se différencient des Basidiomycètes* par le mode de formation des spores*. Mais on peut les distinguer aisément – dans la plupart des cas – par leurs formes axées autour deux structures de bases : Discomycètes* et Pyrénomycètes.
Les Ascomycètes sont des Fungi dont les spores se forment dans des asques (du grec askos, outre ; cellule fertile souvent en forme de tube allongé, renfermant les spores de reproduction sexuée), cellules fertiles en forme de sac ou de tubes, qui s’ouvrent ou se déchirent à maturité. Les carpophores (ascocarpes) sont en forme de disque, de cupule (en forme de coupe), d’urne ou de massues.
Certaines espèces prennent une forme plus irrégulière. C’est le cas des morilles.
La plupart des Discomycètes (ascocarpes en forme de disque ou de coupe) sont très petits, ne mesurant que quelques millimètres. Leur consistance est coriace, il poussent sur des plantes ou des arbres morts.
Les pyrénomycètes ont la surface ponctuée sous la loupe par les ostioles (ouverture de faible diamètre permettant aux spores de s’échapper) des périthèces (ascome (= sporophore) élémentaire).

Tremella mesenterica (vern. : Trémelle mésentérique) 🤮


Tremella mesenterica 19/12/1999

Cérébriforme (en « cervelle »), gélatineux tremblant, jaune orangé à jaunâtre ou même blanc.
Famille : Tremellaceae
Description : Basidiome (= sporophore) sessile, 1-5 cm de haut, irrégulier puis cérébriforme ou lobé foliacé, jaune orangé vif, puis pâlissant à jaune ou même blanchâtre à hyalin, brillant, plutôt lisse. Hyménium couvrant toute la surface. Consistance gélatineuse tremblante. Souvent plus coloré par temps sec.
Saison : toute l’année mais surtout en automne.
Habitat : bois mort de feuillus.
Distribution : large. Espèce courante un peu partout. C
Remarque : certaines trémelles asiatiques sont cultivées et consommées.
⚠️ Confusion possibles : Les petits exemplaires de Tremella mesenterica peuvent se confondre avec des Dacrymes spp. (D. cf. stillatus le plus commun) ; une dizaine de taxons en Europe identifiables, souvent de forme plus régulière. Il se distinguent très bien au microscope.

Bulgaria inquinans (= Vern. : Bulgarie salissante) 🤮


Bulgaria inquinans 02/10/2022

Fungi noir, commun sous feuillus, de forme tronconique, qui pousse typiquement en grande colonies sur les tronc sinon des chênes (Quercus sport.) fraîchement abattus.
Famille : Leotiaceae
Description : Pézize turbinée (en forme de toupie), brune à noire, molle.
Apothécie (sporophore en forme de de disque ou de coupe) charnue, jusqu’à 5 centimètres de diamètre, hémisphérique puis tronconique, enfin plus étalée, à marge et extérieur bruns, furfuracés (très finement granuleux) et hyménium (couche uni-cellulaire formée de la juxtaposition des cellules fertiles) noir.
Saison : septembre – avril
Habitat : écorce de Quercus spa. abattus, parfois aussi de châtaigniers, bouleaux, charmes et ormes.
Distribution (EYSSARTIER G. – 2017) : espèce très courante dans toute l’Europe.
Remarque : très facile à reconnaître (surtout par les spores qui tachent les doigts, caractère absent chez les espèces ressemblantes comme Exidia truncata.
⚠️ Confusion possibles : Exidia truncata est semblable, mais de consistance plus visqueuse et gélatineuse. De plus, sa face externe n’est pas brune, mais gris-noir.

2. Phragmo-Basidiomycètes

Les grandes espèces de ce groupe se distinguent par leur consistance gélatineuse ou caoutchouteuse, leur forme pouvant varier fortement. La plupart sont en forme de coussin, de cupule ou de croûte, mais elles peuvent aussi prendre une forme crépue, de langue, de massue, de gouttes, etc.
Sur le plan microscopique, ces Fungi se distinguent par des basides, cellules reproductrices, cloisonnées transversalement ou longitudinalement. Les spores meuvent donner des spores secondaires. Ces caractères sont spécifiques du groupe.

3. Polypores et autres Fungi du bois

Caractère déterminant : Surface fertile généralement porée, parfois lamellée. Tubes non séparables de la chaire.
On y retrouve tous les champignons à consistance de bois, de liège, de cuir, ou charnue, avec des pores, à l’exception des Boletaceae et Fistulina hepatica, mais souvent rattachées pour des raisons pratiques, parmi les polypores.
Les polypores se distinguent des Boletaceae par le fait que la couche de pores ou tubes ne se détachent pas facilement de la chaire du chapeau. Par ailleurs, ils poussent la plupart du temps sur le bois, tandis que tous les Boletaceae se développent au sol, à une exception près, très rare. Ceux qui poussent au sol sont en revanche assez rare.
Certains champignons du bois revêtent des formes de croûte, de peau ou de toile, formant une couche fine, blanche ou colorée, sur les troncs, les branches ou les sources des arbres.
Ces Fungi nommés corticiés sont généralement lisses avec des protubérances minuscules (moins de 1 mm) ou d’autres formes d’excroissances. Certains Fungi gélatineux qui forment des croûtes sont très semblables : les deux groupes ne se différencient qu’à l’aide du microscope.

Ganoderma lipsiense (= Vern. : Ganoderme plan)


Grand polypore à consistance de bois, avec une face supérieure cassante, comme laquée, qui donne un bruit cassant à la rupture. La sporée est brun cannelle. Pousse sur feuillus morts ou vivants.
Famille : Ganodermataceaea
Description : Polypore en console mince, zoné, brun-gris. Pore brunâtres, amers.
Chapeau hémi-circulaire ou plus large que long, 10-40 x 5-20 cm, souvent mince, lisse, zoné à bosselé, à croûte très dure, vernissée, gris-brun mais couverte de spore brunes. Chair ligneuse, pâle puis brunissante. Pore 5-6 par mm, blancs à brun moyen et souvent déformés par des galles proéminentes.
Saison : pratiquement toute l’année.
Habitat : troncs et souche de feuillus.
Distribution : large. Espèce courante.
Remarque : parfois jusqu’à 1 m de large. Facilement reconnaissable aux galles déformant son hyménium*, dues à une larve de Diptera (Agathomyia vancowiczii).
⚠️ Confusion possibles : G. pfeifferi est plus épais, et ne pousse qu’au pied de vieux hêtres vivants ou fraichement morts. Sa peau peut fondre sous l’action d’une allumette. Fomes fomentarius (= Amadouvier) est plus épais, et sa croûte est molle, non laquée.

Trametes versicolor (= Vern. : Tramète versicolore) 🤮


Fungi coriace et fin. Face supérieure ornée de cercles concentriques. Pousse en rosettes sur le bois feuillu mort.
Famille : Coriolaceae
Description : Polypore en groupes étagés denses, zoné, multicolore, mince, Pores blancs.
Polypore résupiné (appliqué sur le substrat, sans pied ni chapeau différenciés) sous le support puis à « chapeau », 1-10 cm, très mince (jusqu’à 0,5 cm contre le support), portant des zones alternées finement veloutées, glabres et brillantes. Marge aiguë, souvent flexueuse. Couleur variable, alternant des zones blanches, grises, bleutées, ochracées, jaunes, rougeâtres, brunes, violacées, etc., la marge étant souvent blanche, au moins à l’état jeune et frais. Pores circulaires puis s’étirant un peu radialement (4 à 5 par mm), blancs à brunâtre pâle. Coriace.
Saison : toute l’année.
Habitat : feuillus ; rare sur conifères.
Distribution : très courant partout en Europe.
Remarque : T. multicolor assez ressemblant mais sans tonalité bleue ou violette, est plus épais au point d’insertion et de section triangulaire (ici bords parallèles). Les autres Trametes sp. sont moins colorés.
⚠️ Confusion possibles : T. ochracea est plus épais, et moins coloré (brun-jaune). Il pousse surtout sur les Populus sp. Trametes hirsuta est blanchâtre, plus épais, avec des poils raides.

Histoire : les multiples coloris de ce taxon sont parfois si vifs et si brillants qu’ils deviennent très décoratifs. Les esprits inventifs n’ont pas manqué d’utiliser cette particularité. Ainsi, à la Belle Époque, les modistes avaient imaginé de s’en servir pour décorer les chapeaux. Disposé avec art, ces Fungi pouvaient imiter les fleurs les plus rares et les plus recherchées.

4. Clavaires, Ramaires, Chanterelles et Hydnes


Ce groupe comporte les formes les plus primitives de grands Fungi. C’est le seul groupe où l’on trouve des basides (cellule reproductive) qui produisent plus de 4 spores, c’est-à-dire 6 ou 8. 8 est le nombre normal de spores pour les Ascomycètes.

Sparassis crispa (= Vern. : Sparassis crépu) 😀


Grand Fungi ramifié en forme irrégulière, unicolore. Chaire friable. Chair friable, goût très doux. Pousse sur les souches et au pied des vieux résineux.
Famille : Sparassidaceae
Description : Clavaire volumineuse à rameaux aplatis sinueux. Blanche ou beige ochracé pâle.
Basidiome (sporophore) atteignant 40 cm de haut et de diamètre, à nombreux rameaux aplatis sinueux, évoquant plus ou moins un chou-fleur, blanc ou jaune ochracé pâle à brun jaunâtre pâle.
Saison : août – novembre.
Habitat : racines de conifères, surtout pins.
Distribution : large. Espèce assez rare.
Remarque : comestible mais à respecter pour sa rareté. S. laminosa, assez fréquent, se différencie par ses rameaux plus étirés et aplatis, plus souples ou même retombants. Inféodé aux feuillus.
⚠️ Confusion possibles : Les jeunes exemplaires de quelques polypores terricoles peuvent lui ressembler. Grifola frondosa est également subdivisé en nombreuses ramification plates, mais elles sont blanches sur la face inférieure et gris-noir sur le dessus. De plus la chair est fibreuse, et non friable. Polyporus umbellatus est formé de nombreux chapeaux regroupés, chacun poussant sur un pied central fin, qui rejoint une large base.
❗️ Rare et comestible, il demande à être protégé du fait de sa rareté.

5. Fungi charnus à tubes (Boletaceae) et espèces proches

Caractère déterminant : Fungi charnus putrescibles, à pied et chapeau distincts. Surface fertile à tubes distincts de la chair, séparables chez l’adulte.
Ce groupe renferme tout d’abord les espèces Botelus div. sp., mais depuis quelques années, les scientifiques se sont aperçus que d’autres groupes pouvaient être rattachés aux Boletaceae, même en l’absence de tubes.
Cette famille se distingue des polypores par le fait que les tubes se séparent aisément de la chair du chapeau.

Suillus grevillei (= Vern. : Bolet élégant) 😀


Chapeau visqueux, jaune orangé. Pores jaunes. Anneau (voile partiel de texture plus ou moins membraneuse, subsistant sur le pied des spécimens adultes = collerette) blanchâtre.
Famille : Boletaceae
Description : Chapeau 4-12 cm, visqueux ou lubrifié, lisse ou un peu ponctué à grenu, jaune vif à jaune orangé, parfois marbré. Marge appendiculée. Tubes adnés (hyménophore, surtout lames ou tube, s’insérant sur le stipe un angle approximativement droit). Pores fins, jaunes parfois tachés de rouille. Sporée brun-jaune. Stipe 4-10 x 1-2 cm, roux orangé vers la base, muni d’un anneau membraneux assez ample, blanc ou blanchâtre. Chair blanchâtre à jaune ou taché de rouille.
Saison : juillet – novembre
Habitat : exclusivement sous Larix decidua (= Vern. : mélèzes).
Distribution : large. Espèce suivant son arbre-hôte.
Remarque : sous mélèzes aussi, S. tridentinus a le chapeau visqueux puis subsec, fibrillo-squamuleux de brun rougeâtre sur un fond plus pâle et S. viscidus, visqueux, a le chapeau beige ochracé à mastic, marbré de gris-brun ou de verdâtre olivacé, à pores beige carné puis gris olivacé sale.
⚠️ Confusion possibles : Son association avec le mélèze et son anneau, assez rare chez les Boletaceae, font que celui-ci est difficile à confondre. Certains auteurs distinguent un forme à chapeau brun-roux, sous le nom de S. clintonianus. Sous le mélèze pousse également S. aeruginascens, assez semblable par ailleurs, mais plutôt rare.

Hygrophoropsis aurantiaca (= Vern. : Fausse-girolle) 😀


Hygrophoropsis aurantiaca et Suillus grevillei : « sylva-thérapie »

Fungi orange à chapeau sec, à consistance de cuir suédé. Lamelles régulièrement fourchues. Pousse sur et autour des résineux morts.
Famille : Hygrophoropsidaceae
Description : chapeau orangé. Lames orangé vif, décurrentes, fourchues.
Chapeau 2-8 cm, vite déprimé, finement velouté ou glabre, orangé, à tonalités parfois plus jaunes ou très pâles, parfois brunâtres à ochracé sale. Marge flexueuse à lobée avec l’âge. Lames décurrentes (hyménophore descendant le long du stipe sur lequel a lieu l’insertion), étroites, serrée, fourchues, souvent un peu crispées contre le stipe, orangé vif mais parfois crème jaunâtre. Sporée blanche. Stipe 1-5 x 0,3-1 cm, flexible, glabre, concolore ou plus vif, assez souvent noircissant par la base. Chair plutôt fine, concolore ou plus pâle.
Saison : juillet – décembre
Habitat : conifères, feuillus. Assez ubiquiste.
Distribution : Large. Espèce courante à très courante.
Remarque : comestible médiocre, souvent confondu avec Cantharellus cibarius (= Chanterelle), il s’en distingue par sa chair molle, ses lames fines et fourchues, ses couleurs souvent plus vives.
⚠️ Confusion possibles : voir remarques ci-dessus de Courtecuisse R.

Paxillus involutus (= Vern. : Paxille enroulé) ☠️☠️☠️


Marge enroulée, cannelée. Lames séparables, brunissant au froissement.
Famille : Paxillaceae, Bolétales.
Description : Chapeau 4-12 (20) cm, vite en entonnoir, parfois mamelonné au fond, visqueux au disque puis brillant au sec, feutré, tomenteux (présentant une pilosité fine et dense, entremêlée et assez longue) ou glabre à la marge, brun à brunâtre, parfois olivacé, mastic sale. Marge (bord du chapeau) enroulée, costulée (pourvu de légères côtes, ou rides en léger relief) ou cannelée, progressivement étalée. Lames décurrentes, molles, assez étroites, serrées, ocre jaunâtre, fonçant avec l’âge et brunissant au froissement, facilement séparable de la chair (remonter l’ongle le long du stipe). Stipe 3-8 x 0,5-1,5 cm, un peu cassant, jaunâtre à ochracé, brunissant ou brun-rouge par la base. Chair assez épaisse, ferme puis molle, jaune ochracé, brun-rouge en bas, un peu roussissant à la coupe.
Saison : juin-décembre
Habitat : varié, surtout Betula div. sp., parfois conifères.
Distribution : large. Espèce très courante.
Remarque : espèce pouvant être mortelle. Son abondance dans les pelouses urbaines la rend potentiellement très dangereuse. P. filamentosus (sous Alnus glutinosa), plus petit, a le chapeau fibrillo-squamuleux.
⚠️ Confusion possibles : Cette espèce est désormais subdivisée en plusieurs espèces. P. filamentosus mentosus pousse exclusivement sous Alnus glutinosa. Sa chair a la couleur du jaune d’oeuf. On peut confondre l’espèce avec les Lactaires, comme Lactarius necator (taxon très commun surtout sur Betula spp.), mais ils n’ont pas de lait.

Histoire : À la seconde Guerre mondiale, le mycologue autrichien NEUMANN F. (1900-1945), n’ayant plus rien à manger et ne disposant plus de combustible pour les faire cuire, consomma des paxilles crus et en mourut.

6. Russules et Lactaires

Ce groupe se compose depuis des années de ces deux genres, qui se distinguent des autres Fungi à lamelles par le fait que la chair est très riche en cellules sphériques (sphérocystes). Lorsqu’on casse un pied de ces Fungi, il a tendance à se casser net, tandis que les autres Fungi à lamelles se cassent en longes fibres.
De plus, les lactaires sécrètent un « lait » (latex) qui s’écoule quand on le casse.
Les Russules se reconnaissent souvent à leur taille, à leurs couleurs vives, avec des lamelles blanchâtres ou jaunâtre.
Toutes ces espèces poussent toujours en relation avec les arbres (Symbiontes par mycorhizes ; association végétal autotrophe/Fungi).

Russula aeruginea (= Vern. : Russule vert-de-gris) 😀


Russule à chapeau vert, à saveur douce ou légèrement piquante ; poussant sous les Betula spp.
Famille : Russulaceae
Description : Chapeau vert plus ou moins sombre. Sporée crème. Saveur douce.
Chapeau 4-10 cm, convexe puis déprimé, viscidule (un peu visqueux) ou un peu brillant au sec, ridulé radialement, vert, dans différentes tonalités mais souvent vert jaunâtre à vert d’eau plus ou moins sombre. Lames adnées, assez serrées, blanches puis crème ochracé, parfois à reflets jaunes au fond des sinus. Sporée crème. Stipe 5-8 x 1-2 cm, un peu atténué, blanc, jaunissant ou légèrement rouillé en bas. Chair assez ferme sauf dans la vieillesse, blanche ou un peu jaunissante. Saveur douce ou légèrement piquante dans les lames jeunes.
Macrochimie : FeSO4, gris rosé assez faible.
Saison : juillet – novembre
Habitat : Betula div. sp., parfois conifère, surtout Pinus spp. et Picea abies (= Épicéa commun).
Distribution : espèce courante, surtout dans le nord.
Remarque : la section des Griseineae est particulièrement difficile sur le terrain (contrôle microscopique indispensable).
⚠️ Confusion possibles : Aucune Russula spp. n’étant très toxique on peut s’assurer de leur comestibilité en goûtant un petit fragment de chapeau que l’on recrache ensuite. Si la saveur est douce, le taxon est mangeable, mais pas forcément excellente. Si elle est piquante, on ne la mangera pas.
Attention cependant avec Amanita phalloides, par exemple, qui a des couleurs assez proches, mais qui a des lames libres, un anneau et une volve à la base du pied.

Russula emetica var silvestris (= Vern. : Russule émétique) ☠️


Russula emetica var silvestris 02/10/2022

Russule à chapeau rouge vermillon, pied et lamelles blanc craie. Saveur très âcre. Dans les forêts de résineux.
Famille : Russulaceae
Description : Chapeau rouge. Lames blanches. Sporée blanche. Saveur âcre.
Chapeau 5-10 cm, convexe puis étalé déprimé, viscidule à brillant au sec, lisse, à pellicule presque totalement séparable, rouge vif saturé. Marge un peu cannelée avec l’âge. Lames adnées, peu serrées, blanches et le restant, parfois à reflets jaunâtre pâle dans la jeunesse. Sporée blanche. Stipe 5-8 x 1-2 cm, immuable ou vaguement jaunissant par la base. Chair vite fragile, blanche et un peu jaunissante vers le bas du stipe mais rosâtre sous le revêtement piléique. Odeur un peu fruitée. Saveur très âcre.
Saison : juin – septembre.
Habitat : forêts humides montagnardes, surtout de conifères de conifères, avec Sphagnum div. sp., parfois sous hêtres, avec Fagus sylvatica. Tendance acidophile.
Distribution : massifs montagneux européens.
Remarque : Russula emetica var silvestris, plus grêle et assez fragile, d’un rouge assez vif mais facilement pâli ou décoloré en crème rosé par plages discales, à revêtement très séparable, découvrant une chair typiquement blanche ou à peine rosée en surface, à odeur de coco souvent assez nette, se trouve plutôt sous feuillus acidoclines en pleine.
Le groupe de R. emetica est cité parmi les responsables de troubles gastro-intestinaux, tant l’âcreté est forte et agressive.
⚠️ Confusion possibles : Les Russula à chapeau rouge, lilas ou violet sont très nombreuses. L’espèce se distingue pas sa teinte rouge vif, ses lamelles et son pied blancs, sa saveur âcre et son habitat. R. mairei, très semblable, pousse dans les hêtraies (comme la var silvestris en photo), son pied est plus court, elle est moins cassante, et à souvent de légers reflets bleutés (glauques) sur les lamelles, surtout autour du pied. Elle est également très commune et non comestible. Dans les forêts de Betula div. sp., souvent parmi les Sphagnum div. sp., on trouve Russula betularum), rose rougeâtre ou blanche.

7. Fungi lamellés

Dans ce grand groupe on y distingue :

  1. Sporée blanche à jaune pâle (Ex. Amanita spp., Clitocybe spp., Macrolepiota procera, Pleurotus ostratus, Tricolome spp.) > on y distingue les lames libres et les lames non libres (« ensemble » des Tricholomes spp.)
  2. Sporée rose à brun-rose > on y distingue les lames libres (chapeau jamais conique) et les lames non libre, ou à chapeau conique (« ensemble » des Entolomes spp.),
  3. Sporée sombre à noire > on y distingue les taxons éphémères ou déliquescents (Coprinus spp.) et les taxons charnus non déliquescents (Agaricus spp. et autres…),
  4. Sporée brun-jaune à brun tabac > on y distingue les lames très décurrentes, molles et séparables (Paxilles spp.) et les lames non ou peu décurrentes, rigides ou cassantes, non séparables.

Amanita citrine fo. alba (= Vern. : Amanite citrine forme blanche) 🤮


Odeur de pomme de terre crue, chapeau crème (forme jaune) ou blanc avec des restes vélaires brunâtre (forme blanche). Pied presque lisse, volve à marge bien délimitée et régulière.
Famille : Amanitaceae
Description : Chapeau jaune ou blanchâtre, à plaques vélaires. Volve en demi-sphère.
Chapeau 5-10 cm, non strié, jaune citrin plus ou moins vif, parfois jaunâtre, à plaques irrégulières et parfois confluantes, blanchâtres ou crème sale. Lames blanches ou lavées de citrin. Stipe 8-15 x 1,5-2-(4) cm, bulbeux, blanc ou jaune. Volve circonsise, limitée par un bourrelet aigu. Odeur forte de pomme de terre crue.
Saison : juillet – novembre.
Habitat : forêts
Distribution : toute l’Europe.
Remarque : il existe une forme blanche très banale (comme sur le taxon photographié ici).
⚠️ Confusion possibles : avec deux amanites mortelles :

  • Amanita Phalloïdes ☠️☠️☠️
  • et A. virosa ☠️☠️☠️.

Elle se distingue de la première par le fait que le chapeau est plus clair et non soyeux, et par l’odeur typique de pomme de terre. La forme blanche (A. Citrine fo. alba comme ici) se distingue la seconde par l’odeur de pomme de terre, la forme aplatie du chapeau et la volve régulière, sans restes membraneux.
❗️ Mais la détermination étant parfois difficile, le plus sage est d’éviter de consommer ces amanites à la saveur de toute façon désagréable.

Amanita phalloides (= Vern. : Amanite phalloïde) ☠️☠️☠️


Chapeau vert-jaune, brillant et soyeux. Pied à anneau et volve blanc teinté de vert. Odeur sucré, écoeurante. Pousse sous Fagus sylvatica, Quercus sps.
Famille : Amanitaceae
Description : Chapeau vert-jaune, à fibrilles (petite fibre) radiales innées*. Marge non striée. Stipe chiné. Volve en sac. Odeur de rose fanée en vieillissant.
Chapeau 4-15 cm, non strié, sans restes vélaires, typiquement jaune verdâtre à mordoré, assombri par des fibrilles vergetées radiales innées. Stipe 5-20 x 1-3-(5) cm, bulbeux, blanc mais chiné de zigzags concolores au chapeau, parfois plus gris brunâtre. Anneau pendant, blanc, assez fragile. Volve en sac, ample, membraneuse, blanche mais souvent verdâtre à l’intérieur. Chair blanche. Odeur de rose fané en vieillissant ou en séchant.
Saison : juillet – octobre.
Habitat : tendance acidophile, surtout sous Quercus spp.
Distribution : toute l’Europe.
Remarque : assez variable par la coloration du chapeau. Il en existe des formes blanches (fo. alba), jaunes, vertes ou brunes, parfois assez déroutantes mais tout aussi toxiques.
⚠️ Confusion possibles : un Fungi entier, avec anneau et volve, peut se confondre avec A. Citrine fo. alba (forme blanche), avec des flocons sur le chapeau et une odeur de pomme de terre crue. Les toutes jeunes A. phalloides surtout sous leur forme blanche, peuvent se confondre avec de jeunes Agaricus spp., qui ont aussi des lamelles blanches ; ces dernières n’ont pas de volve.

Amanita rubescens (= Vern. : Amanite rougissante, Golmotte) 😀


Amanite rougissant dans les blessures. La volve se fond dans le pied. Anneau du pied strié.
Famille : Amanitaceae
Description : Chapeau brunâtre, à plaques et flocons confluants. Volve nulle. Chair rougissante.
Chapeau 3-15 cm, non strié, de blanchâtre à ocre brunâtre, à flocons en plaques vélaires confluents et irréguliers, blanchâtres à crème ochracé sale. Lames rougissant par l’arête. Stipe 6-15 x 1,5-4 cm subbulbeux, blanchâtre à brunâtre, souvent chiné, rougissant dans les blessures, surtout par le bulbe. Anneau pendant, blanc à rougeâtre. Volve nulle. Chair blanche, rougissante (blessures).
Saison : août – novembre.
Habitat : feuillus et conifères.
Distribution : espèce courante partout.
Remarque : bon comestible bien cuit (renferme des toxines hémolytiques thermolabiles). La fo. annulosulfurea, souvent plus gracile, à l’anneau jaune.
⚠️ Confusion possibles : Peut se confondre avec Amanita spissa, qui ne rougit jamais, mais le pire est de la confondre avec Amanita pantherina, dangereux toxique, qui se distingue également par le fait qu’elle ne rougit jamais, que la face supérieure de l’anneau est lisse (non cannelée), et que le haut de la volve est nettement séparé du pied, formant un bourrelet.


Annexes


Sources bibliographiques personnelles :

  • Champignons de France et d’Europe occidentale – BON M. (1988)
  • Connaître et Reconnaître les champignons – LEMOINE C. & al. (1992)
  • Dictionnaire encyclopédique des sciences de la nature et de la biodiversité – RAMADE F. (2008)
  • Dictionnaire : Plantes & Champignons – BOULLARD B. (1997)
  • Ecologie des Champignons – DURRIEU G. (1993)
  • Guide des champignons – France et Europe – 4e édition – EYSSARTIER G. (2017)*
  • Guide des Champignons – Collectif – (2007)
  • Guide des champignons de France et d’Europe – COURTECUISSE R. (1994)
  • Les champignons dans la nature – 230 espèces et plus de 300 photographies couleurs in-situ – KNUDSEN H. & PETERSEN J. H. (2005)
  • Mieux connaître les champignons – LEMOINE C. & al. (1995)
  • Photo-guide des Champignons d’Europe – COURTECUISSE R. (2000)

(*) Le seul ouvrage grand public actuellement disponible. Actualisé en 2017, nous l’avons exploité pour la répartition des taxons sur la zone d’étude (ici le Paléarctique occidental > voir carte en annexe).

Autres sources sur le Web :

Légende :
😀 : Comestible
🤮 : Non comestible
☠️ : Toxique. Peut provoquer, à l’ingestion, des malaises, diarrhée, etc.
☠️ ☠️ : Très toxique. En cas d’ingestion, l’hospitalisation est nécessaire.
☠️ ☠️ ☠️ : Mortel. L’ingestion peut être mortelle si des soins ne pas administrés d’urgence. Appeler le médecin ou l’hôpital en urgence.

Crédit iconographique


Photographies :

  • Gabriel J. LE BRAS – Nikon D700 – Ecosystema.fr ™ ©
  • Lila VINCOT-ABIVEN – PhotoPhone Samsung – Ecosystema.fr ™ ©
    • Remarque : les clichés ont été réalisé le 02 octobre 2022 dans le Finistère dans une forêt de Pinophytes (dont conifères) et Angiospermes (dont feuillus) ; à cela s’ajoute des taxons ajoutés à des taxa lignicoles (qui poussent sur le bois).
  • Gabriel J. LE BRAS – Fuji Velvia 50 iso- Ecosystema.fr ™ © (1999)

Dessin :

  • BOUDOU J.-M. (2007)

Glossaire :

  • Ascomycètes : Fungi dont les spores prennent naissance dans un asque, cellule en forme de sac, contenant le plus souvent 8 spore. C’est un très grand groupe de Fungi, mais certains sont si petits qu’on ne peut les étudier qu’au microscope. Dans ce « post » nous avons réuni les deux dans un même groupe (soit avec les Pyrénomycètes).
  • Basidiomycètes : Fungi produisant leurs spores à l’extérieur de la cellule fertile, nommée baside. Les basides généralement en forme de massue, produisent le plus souvent quatre spores par baside, et sont formées par millions sur les faces des lamelles. En grande partie les Fungi traités en font partie, à l’exception des Ascomycètes et des Pyrénomycètes.
  • Carpophore : Partie visible du Fungi, que nous appelons communément « champignons ». Le reste du Fungi est sous la terre, et porte le nom de mycélium.
  • Hyménium : Surface fertile du Fungi. Par abus de langage, concerne également la structure supportant cette surface (lames, tubes, etc.), dont le nom exact est Hyménophore.
  • Innés : (Ecailles, fibrilles, mèches) Se dit des ornements qui font corps avec le fond, ne s’en détachant aucunement et paraissant en continuité avec lui. Dans le sens usuel, des fibrilles innées sont des fibrilles formées dans le revêtement même et y demeurant entièrement incorporées, sans bout libre, sans redressement terminal. Toutefois, un ornement peut parfaitement être inné et avoir une extrémité libre, on peut fort bien concevoir des écailles redressées et cependant innées, si elles proviennent du fond lui-même, si elles sont venues ensemble avec lui. C’est le cas chez de Pholiotes, chez P. squarrosa par exemple (source : mycodb.fr)
  • Lame, lamelle : Elément de l’hyménophore des Fungi agaricoïdes. Sous forme de feuillets rayonnant du centre vers la marge. Elles peuvent avoir différentes couleurs, souvent masquées, à maturité, par la teinte des spores. Les spores, qui se forment sur les lamelles, peuvent avoir une teinte différentes de ces dernières.
  • Mycélium : Partie du Fungi qui pousse dans la terre. Il est formé d’hyphes. Il forme un réseau finement ramifié, comme une toile d’araignée, permettant au Fungi d’absorber de l’eau et des nutriments sur une grande surface. Le mycélium constitue environ les neuf dixièmes du Fungi, le reste étant le carpophore.
  • Mycorhize : Relation symbiotique entre un Fungi et un plante. Les hyphes des Fungi se développent sur des racines de l’arbre, et les deux organismes peuvent faire des échanges d’eau et de substances nutritives.
  • Spores : Elément reproducteur des Fungi. Elles sont formées sur les lamelles, dans les tubes, sur les aiguilles, dans les asques (Ascomycètes), les périthèces (Pyronomycètes), sur le chapeau des phalles, à l’intérieur du carpophore chez les vesse-de-loup. Elles sont microscopiques, mesurant de l’ordre de 0,01 mm de longueur, et peuvent avoir des formes variables, plus ou moins ovoïdes. Elles peuvent prendre différentes teintes, ce qui est un critère important, pour distinguer les espèces.

L’aire géographique couverte pour la répartition des taxons (voir carte ci-après) concerne les Fungi d’Europe et d’Afrique du Nord (régions septentrionales du Maghreb). Biogéographiquement cela correspond au Paléarctique occidental.

Biogéographie de la zone d’étude
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