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Identifier la Carotte sauvage (Daucus carota) sans confusion ? Mémoire à Ulysse.

Inflorescence centrale de Daucus carota (ici la sous espèce gummifer)

Introduction

Dans ce présent article, nous nous porterons sur l’utilisation comestible de la carotte sauvage vue par un Géobotaniste.
En référence surtout à un drame qui s’est déroulé en août 2020, lors d’un stage de survie (dont « Bushcraft » ou « art de la nature ») en Bretagne provoquant la mort d’un participant, et l’intoxication de sept autres ; mettant en lumière la difficulté de discriminer les taxa (les espèces végétales) comme ressources comestibles.

Introduction

Ici, nul propos pour encadrer ce type de stage et la nécessité d’une formation de type brevet d’état : je ne pratique pas le « Bushcraft » et je n’ai donc aucune légitimité à ce propos. À noter que je bivouaque en Bivy/tarpe depuis 1990.

Rappelons de prime abord que la famille des ombellifères (ou Apiaceae) comporte de bonnes comestibles et d’autres toxiques.

On retiendra que la botanique n’est pas une discipline aisée, et il convient d’être très vigilant lors de la diagnose du taxon et son utilisation culinaire. Ce présent article se veut être une source relativement accessible pour permettre aux débutants d’identifier sûrement Daucus carota, d’autres taxons toxiques et parfois mortels. Et, de donner aussi au naturalisme, ses lettres de noblesse.

Mais, avant toute chose, à la suite de l’accident regrettable, cité en introduction, nombre de « spécialistes » de la survie ont leurs moyens mnémotechniques pour discriminer les taxons. On remarquera que la plupart font référence à la présence, ou pas de pilosité (poils) : ce qui est (presque) vrai ! Mais, en botanique de terrain, on se fie à un faisceau d’éléments diagnostiques pour s’assurer de la bonne détermination de la plante.

Par conséquent : rejetez ces proverbes : « s’il y a des poils, c’est l’idéal » ou « s’il y a des poils, c’est aux poils » impliquant que les Apiceae possédant une pilosité seraient comestibles. C’est totalement réducteur, faux et surtout dangereux ⚠️.

Discrimination de Daucus carota avec les espèces affines

Avant de rentrer dans le dur, voici quelques taxons comestibles ou non et leur pilosité :
Porte des poils : Heracleum mantegazzianum => toxique
Entièrement glabre : Coopodium majus → tubercule comestible
Comme quoi… les proverbes ont torts !

Lors de votre initiation à l’usage culinaire des plantes. Notamment, savoir qu’en général, la dose fait le poison et que vous risquez seulement une intoxication.

Ensuite, SURTOUT dans une primo-approche de la flore, évitez la consommation des fleurs en ombelle ou Apiaceae !

Famille des Apiaceae – Généralités

Ordre des APIALES (= UMBELLALES)

Arbustes, lianes ou davantage herbes. Tissus sécréteurs de résines développés. Feuilles alternes, simples ou composées, ordinairement très découpées, engainantes, mais sans stipes. Inflorescences en ombelles, simples ou composées. Fleurs actinomorphes, hermaphrodites, (4-)5-mères. Sépales très petits. Coroles à pétales séparés. Androcée à 5 étamines alternipétales. Pistil formé de 2(-5) carpelles soudés entre eux ; 2-5 styles ; ovaire infère, surmonté d’un appareil nectarifère ; 2-5 loges, un ovule par loge, en placentation axile. Fruits = schizocarpe, drupe ou baie. Graine albuminée.

L’ordre comporte les familles des Araliaceae, et pour ce qui nous intéresse, des Apiaceae.

Famille des APIACEAE (= OMBELLIFÈRES)

APIACEAE – Floraison en ombelle (ici Daucus carota subsp. gummifer Hook. f. (carotte à gomme)

Famille très homogène d’environ 3 000 espèces (2024), réparties en 150 genres (APG III), des régions tempérées, surtout de l’hémisphère boréal, mais aussi de l’hémisphère austral, quasi-absente de la zone intertropicale (= répartition bipolaire).
Approximativement une centaine de genres et 400 espèces indigènes dans le paléarctique occidental.
Herbes annuelles, bisannuelles ou vivaces, rarement arbustes (Bupleurum fruticosum L. (buplèvre arbustif) — VI-VIII — Nanophanérophyte).
Tissus sécréteurs très développés dans toute la plante, et donc beaucoup d’espèces odorantes (Persil, Fenouil, Céleri, Aneth, etc.).
Tige généralement sillonnée-cannelée ou anguleuse, souvent à entre-nœuds creux. Feuilles alternes, sans stipe (sauf Hydrocotyle vulgaris L. (écuelle d’eau, gobelet) — VI-VIII — Hémicryptophyte), mais à base ordinairement élargie-engainante. Limbe quelquefois simple (Hydrocotyle vulgaris L., Sanicula europaea L. (sanicle d’Europe, herbe-de-Saint-Laurent) — V-VII — Hémicryptophyte), le plus souvent 1- 4 fois pennatiséqué, parfois terné.
Inflorescence terminale ou latérale., en ombelles composées, avec fréquemment involucre et involucelle de bractées. Ombelle à 2-40 rayons portant chacun une ombellule de fleurs. Très rarement, épi de verticilles de fleurs. Hydrocotyle vulgaris L.) ou pseudo-capitules (Eryngium spp.).
Fleurs hermaphrodites et actinomorphes, occasionnellement unisexuées. (mâles) ou même stériles et très zygomorphes à la périphérie de l’inflorescence (Scandix pecten-veneris L. (aiguilles) — VI-VII — Thérophyte). Rarement, plantes dioïques (Trinia vulgaris, non présente dans le massif armoricain). Calices à cinq sépales en forme de dents surmontant, l’ovaire, souvent très petites, occasionnellement nulles ; calice pouvant devenir accrescent (Oenanthe spp.). Corolles à 5 pétales séparés, caduques, généralement échancrés-bifides ; parfois 1-3 pétale(s) plus développé(s) à la périphérie de l’inflorescence. Androcée à 5 étamines indépendantes, alternipétales. Gynécée à 2 carpes soudés : ovaire infère, deux styles courts, à base renflée et nectarifère (syn. : stylopode). Ovaire à deux loges contenant chacune un ovule anatrope, épitrope, pendant, en placentation axile. Fruit sec : schizocarpe à 2 méricarpes (= diakène). Méricarpes se séparant habituellement l’un de l’autre et suivant des modalités variées : en dehors de leur face commissurale, les méricarpes présentent cinq côtes longitudinales primaires (une dorsale, deux latérales et deux marginales) séparées par des espaces appelés vallécules et contenant majoritairement des canaux sécréteurs. Les côtes primaires peuvent se développer en ailes membraneuses (Angelica sylvestris L. (angélique sauvage, angélique des bois, faux-panais, herbe-aux-anges, herbe au Saint-Esprit, patrouille) — VII-IX — Hémicryptophyte ou hélophyte) ou porter des aiguillons plus ou moins crochus comme des côtes secondaires apparaissant dans les vallécules (Daucus spp.). Ces formations représentent autant de belles adaptations à la dissémination des akènes (anémochorie, ectozoochorie). Graines à albumen généralement cornées et raphé le plus souvent au fond d’un sillon longitudinal. La famille comporte de nombreuses « tribus » dont la définition repose sur les caractères de l’ombelle et du fruit.

Diagramme général de la famille des Apiaceae


De nombreuses espèces utiles sont des Ombellifères (ici sont nommés les taxons par leur nom vernaculaire :

  • Alimentaires : carotte, céleri, fenouil, panais, angélique, etc.
  • Condimentaires ou médicinales : persil, cerfeuils, ache, fenouil, cumin, coriandre, podagre, anis vert, etc.
  • Décoratives : panicauts, astrances, buplèvre arbustif, etc.
    A l’inverse, certaines présentent une toxicité marquée : ciguës, oenanthes.

« Clef » de détermination de la famille des Apiaceae (pour exemple de l’usage de flores modernes de type « Flora Gallica », « Stace », « Flore de Belgique », etc.

Remarque :
Nous partons du postulat, d’une partie des plantes se trouve déjà traitée dans des groupes qui reposent au départ sur des caractères soit écologiques (aquatiques) soit de morphologie végétative (crassulescentes, grimpantes, etc.) ; ici, ce seront les caractères floraux qui prédomineront dans la conduite de la détermination. Nous invitons le lecteur à consulter le glossaire pour la compréhension des termes techniques.

DICOTYLÉDONES HERBACÉES, à tige aérienne, souvent ramifiée, à feuilles non ou exceptionnellement engainantes et à limbe non rubané, à nervation non parallèle, sauf très rares cas. Fleurs généralement 5-mères, rarement 2- ou 4-mères, exceptionnellement 3-mères.

  • Plantes à feuilles non peltées.
    • Fleurs réunies en capitules vrais (= inflorescence terminale, à fleurs sessiles, en têtes serrées, entourées d’une collerette de bractées différentes des feuilles et constituant l’involucre)
      • Étamines toujours libres entre elles. Pétales libres ou soudés entre eux. Ovaire supère ou infère
        • Capitules tous semblables, à fleurs généralement hermaphrodites
          • 5 étamines. Pétales libres ou soudés entre eux
            • Feuilles et involucre coriaces, épineux. 5 pétales libres entre eux. Ovaire infère
              • => APIACEAE

Informations botaniques du Daucus carota et Oenanthe crocata

Approche écologique, chorologique, systématique, etc. (Croisement de sources)

Daucus carota subsp. carota L. (carotte sauvage)
VI-X — Hémicryptophyte bisannuelle — 20-70 cm — « Prairiale », plutôt xérophile et thermophile, sur sols neutres à alcalins ; talus, bermes, prairies sèches, friches, terrains vagues — Dauco-Melilotion albi, Arrhenatherenalia elatioris — Eurasiatique & N-africaine — fourragère.

D. carota subsp. gummifer Hook. f. (carotte à gomme)
V-VIII — Hémicryptophyte bisannuelle — 15-35 cm — Saxicole aérohaline ; rochers & sables grossiers du littoral, digues — Crithmo-Armerion maritimae — Méditerranéo-atlantique littorale.

Oenanthe crocata (L.) (oenanthe safranée, ciguë, pensacre ou pansacre, pimpin)
VI-VII — Hélophyte ou Géophyte à tubercules — 50-120 cm — Amphibie, assez indifférente à la nature de l’eau ou du substrat ; fossés, bords de ruisseaux, mégaphorbiaies — Oenanthion crocatae — Subatlantique — Toxique.


Daucus carota subsp. carota L.Oenanthe crocata (L.)
Plante bisannuelle de 30—80 cm., à rameaux étalés ; feuilles molles, les inférieures oblongues , bipennatisequées , à segments ovales ou oblongs, incisés—dentés ; fleurs blanches ou rosées, celles de la circonférence rayonnantes, la centrale presque toujours purpurine (voir photo) ; ombelles grandes, à 20—40 rayons grêles, arqués—convergents à la maturité ; involucelle à folioles linéaires-acuminées, membraneuses au bord, entières ou trifides ; fruit ellipsoïde, à aiguillons en alène, distincts a la base, égalant environ sa largeur.Plante vivace d’environ 1 mètre, à souche formée de tubercules sessiles allongés en fuseau, à suc jaune ; tige robuste, creuse, sillonnée ; feuilles grandes, vertes, bi-tri-pennatiséquées, toutes à segments ovales en coin ; fleurs blanches ou rosées, en ombelles amples, à 15—30 rayons allongés, assez grêles ; involucre à plusieurs folioles ou nul ; ombelles fructifères écartées, planes au-dessus ; calice à dents courtes ; styles un peu plus courts que le fruit ; fruit cylindracé, arrondi à la base, sans anneau.
[Comparaison descriptive des deux taxons]
Approche descriptive (selon COSTE)

Diagnose des deux taxons

Caractéristiques et diagnose sur les taxons incriminés :
Déjà pour un botaniste, on ne peut pas les confondre !
Nous allons donc citer les taxons et espèces affines.

  • Daucus carota* subsp. *carota
  • Daucus carota subsp. gummifer
  • Oenanthe lachenalii
  • Oenanthe pimpinelloides
  • et Oenanthe crocata

Daucus carota subsp. carota / gummifer : Feuille mince, poilue, non luisante / assez épaisse, glabre ou poilue épars, luisante… Inflorescence plane / en dôme… Infrutescence concave / convexe à légèrement concave… Rayons inégaux / ± égaux… Rayon à poils absents ou épars, très courts / fréquents à denses, courts, étalés ou recourbés.

Oenanthe lachenalii / pimpinelloides : Fleurs périphériques pratiquement non rayonnantes / rayonnantes… Anthère rose vif / blanche puis beige après déhiscence. —— ⚠️ Feuille basale à foliole émoussée, elliptique, lobée à spatulée / ovale, profondément dentée, à base cunée, similaire à Oenanthe crocata… Infrutescence arrondie à ombellules espacées / plate à ombellules non espacées.

Bref, pour un géo-botaniste, la confusion entre Daucus carota et Oenanthe crocata, est quasi impossible !

Et Daucus carota dans tout cela ?

Mise en garde

Attention ⚠️ Cet article n’a pas vocation à inspirer le cueilleur (ou autres « Bushcraft » sur YouTube), mais à mettre en garde de l’abus de mauvais conseils de la part de ces « formateurs » autoproclamés.

Période de récolte de Daucus carota

Cette plante est une plante bisannuelle qui réalise son cycle de vie sur deux ans.

  • L’année 1 : la graine germe, la plante génère deux cotylédons et développe des feuilles. Par photosynthèse, elle accumule dans son tubercule souterrain ses réserves (richesse en amidon).
  • L’année 2 : après l’hiver, la plante puise dans ses réserves pour engager une pleine croissance de feuilles, d’organes sexuels (la fleur hermaphrodite) et, après pollinisation, des graines. À ce moment-là : le tubercule a puisé dans ces réserve et produit une apparence ligneuse.

Quand récolter ?

Le meilleur moment pour récolter la plante est en fin de première année ou au tout début du printemps de la deuxième année : on parlera de forme « végétative ».

La carotte une famille à risque

Les Apiaceae regroupent de nombreuses plantes comestibles et d’autres redoutables (dont les très évoquées « Ciguë » : Conium maculatum, Aethusa cynapium et Cicuta virosa). Certaines présentent des parties comestibles et d’autres parties toxiques (Le « cerfeuil » par exemple, et dont on doit distinguer le « Cerfeuil des bois » du « Cerfeuil des fous » ⁉️. Bref, si vous pratiquez la botanique : utilisez la nomination scientifique ❗️ plutôt que les noms vernaculaires, au risque de confusions problématiques).

## Pour aller plus loin : la toxicité des Plantae

Chaque année, avec l’arrivée de l’automne (période de transition après l’été), nous mettons en garde les ramasseurs de champignons contre les taxons toxiques, voire mortels.
Toutefois, on oublie que beaucoup de nos plantes (règne des Plantae, les clades de spermatophytes ou plantes à graines) sont également vénéneuses.
La nature sauvage de nos territoires n’est pas avare en plante dangereuse. Elle propose toute une gamme, plus attirante les unes que les autres. Qui n’a pas été tenté de goûter les baies rouges de Bryonia dioica ou de Solanum dulcamara ?

Si, dans la plupart des cas, toute la plante est toxique, chez d’autres, la toxicité est plus particulièrement liée à certains organes. C’est le cas, par exemple, des baies chez Lonicera div. sp., des graines chez Lupinus div. sp. des feuilles chez Digitalis purpurea, des racines et de baies chez B. dioica.

Comme évoqué précédemment, des accidents, parfois mortels, surviennent chaque année, souvent dus à des confusions avec des plantes destinées à un usage alimentaire, en particulier lors de stages/formations de « survie » ou d’un repas au « naturel » : ainsi les Apiaceae, Aethusa cynapidium, Conium maculatum et Oenanthe crocata, toutes trois mortelles, peuvent être prise pour du « persil sauvage » (Petrosilum crispum) ou de la « Carotte sauvage » (Daucus carota).

Mais, les accidents les plus fréquents sont dus aux baies, et ce sont fréquemment les enfants qui en sont victimes. L’expérience a montré qu’une dizaine et plus de ces diverses baies peuvent suffire à provoquer la mort.
Même s’il n’est pas question d’ingestion massive, certaines intoxications peuvent être provoquées en mâchonnant une simple tige de Convallaria majalis.
Aconitum napellus, espèce considérée comme la plus dangereuse en France et dans les pays limitrophes, provoque des inflammations au simple contact de la peau.

Cependant, tout cela ne doit pas nous faire oublier qu’une forte proportion de ces plantes toxiques fournissent la base en chimie organique d’extraits précieux qui figurent parmi les substances les plus efficaces pour la médecine : Digitalis purpurea (Scrophulariaceae) contient de la digitaline, employée pour ralentir les battements cardiaques, Colchicum autumnale (Liliaceae) dont toutes les parties contiennent de la colchicine, elle agit en diminuant l’inflammation et en freinant la production d’acide lactique en maintenant le pH local normal, soit une diminution de l’enflure et de la douleur associées aux crises de goutte.

Conclusion

Sur cette mise en garde, je vous souhaite de progresser dans l’activité passionnante du naturalisme et pourquoi pas d’y allier, le bivouac naturaliste.
Pour le « Bushcraft » : privilégiez les espaces privés (avec l’accord du propriétaire), où vous pourrez monter un camp, allumer un feu selon les procédures de sécurité incendie, etc.
Enfin, et vous aurez compris et même si j’ai marqué le trait, la botanique n’est pas si facilement accessible et demande un certain apprentissage ; bon courage !


Sources bibliographiques :

  • Atlas floristique de Bretagne – La flore du Finistère – QUERE E., MAGNANON S., RAGOT R., GAGER L. & HARDY F. (2008)
  • CAMBE A. – https://youtu.be/iu6244qY4UA?si=TqTNFgw90JpWAZXu
  • Comparative plant ecology – A functional approach to common British species – GRIME J.P. et al. (1996)
  • Fiches pratiques pour la conservation – Plantes à fleurs et fougères – KASERMANN C. & al. (1999)
  • Flora Vegetativa – Un guide pour déterminer les plantes de Suisse à l’état végétatif – EGGENBERG S. & MÖHL A. (2008)
  • Flore vasculaire de Basse-Normandie – Tome 2 – Renseignements et commentaires sur les espèces – PROVOST M. (1998)
  • Florule du Finistère – CROUAN P.L. & C. H.M. (1867)
  • Guide Delachaux des fleurs de France et d’Europe – STREETER D., HART-DAVID C., HARDCASTEL A., COLE F. & HAPPER L. (2017)
  • New Flora of the British Isles – STACE, C.A. (2019)
  • Nouvelle flore de la Belgique, du Grand-Duché de Luxembourg, du Nord de la France et des Régions voisines – LAMBINON J., DELVOSALLE L. & DUVIGNEAUD J. (2024)
  • Prodrome des végétations de France – BARDAT J., BIORET F., BOTINEAU M., BOULLET V., DELPECH R., GÉHU J.-M., HAURY J., LACOSTE A., RAMEAU J.-C., ROYER J.-M., ROUX G. & TOUFFET J. (2004) et adapté par l’auteur (09/2024).
  • Prodromus Europ. Pflanzeng – DIERSSEN (1972)
  • Plant Crib – RICH, T.C.G. & al. (1998)
  • The Vegetative Key to the British Flora – POLAND J. & CLEMENT E. (2009)
  • The wild flower key – How to identify wild flowers trees and shrubs in Britain and Ireland – ROSE F. et O’REILLY C. (2006)
  • Com. pers : D. MERCIER (2003)
  • Cours de Botanique professé (1998)
    Iconographie :
  • Flore descriptive et illustrée de la France, de la Corse et des contrées limitrophes par l’abbé H. Coste – COSTE H. (1937) – Nouvelle impression 1990.

Crédit Photographique :

  • Gaby AR BRAZ Dirlem – Nikon D700 – Ecosystema.fr ™ ©
  • Gaby AR BRAZ Dirlem – APN Experts OM « Tough » TG-7 – Ecosystema.fr ™ ©
  • www.kulak.kuleuven.be

Glossaire partiel des termes utilisés dans l’article :

  • acidicline : qui préfère légèrement les milieux acides et particulièrement les terrains présentant cette réaction (ex. : le mouron délicat, la flouve, l’hydrocotyle, le millepertuis des marais) (≠ basicline, neutrocline).
  • acidiphile : qui aime les milieux acides et particulièrement les terrains présentant cette réaction (ex. :la bruyère cendrée, l’andromède, le blechne, le carvi verticillé). On emploie parfois l’adjectif acidophile, mais une mise au point s’impose : acidophile est un terme utilisé par les microbiologistes pour désigner les bactéries qui prennent sélectivement les colorants acides (≠ basophiles). En Ecologie, il s’agit de tout autre chose et je préfère utiliser l’adjectif acidiphile.
  • albumen (m) : tissu de réserve accompagnant l’embryon à l’intérieur de la graine mûre ; il est en contact avec les cotylédons, mais reste indépendant (ex. : albumen amylacé du caryopse de blé, albumen protéique et huileux de la graine de ricin).
  • albuminé, e : pourvu d’un albumen (ex. : graine albuminée des graminées, des A racé es) (≠ exalbuminé).
  • amplitude (f) : écart entre les valeurs extrêmes atteintes par un facteur écologique donné et qui soient supportables pour la plante.
  • anatrope : se dit d’un ovule complètement recourbé et plaqué contre son funicule jusqu’à soudure → raphé ; en conséquence, le micropyle et le hile se retrouvent côte à côte ; devenu graine, il se reconnaît surtout à la présence du raphé ; c’est le type d’ovule le plus répandu.
  • anémochorie (f) : dissémination des semences par le vent (parmi les plantes anémochores, on peut citer l’orme, le frêne, le pissenlit, les épilobes, etc.).
  • apifixe : se dit d’une anthère attachée par son sommet à l’extrémité du filet (ex. : étamines de nombreuses labiées) (≠ basifixe, médifixe).
  • axile : type de placentation le plus fréquent à l’intérieur d’un ovaire gamocarpique et présentant autant de loges que de carpelles (= carpelles soudés entre eux après fermeture sur eux-mêmes) ; les ovules se trouvent tous rassemblés autour d’une colonne placentaire axiale, généralement sur deux rangées longitudinales par loge (ex. : Liliacées, Iridacées, Scrophulariacées…).
  • basifixe : se dit d’une anthère attachée par sa base au sommet du filet, dans le prolongement de ce dernier ; il s’agit de la disposition la plus fréquente (≠ médifixe, apifixe).
  • basilaire : se dit d’une placentation sur laquelle les ovules sont insérés au fond de la loge ovarienne ; il ne reste souvent qu’un seul ovule (ex. : le noyer, les renouées, les renoncules).
  • biotope (m) : site homogène susceptible d’accueillir la vie et défini par toute une série de caractéristiques physico-chimiques (facteurs topographiques, climatiques et pédologiques) (= milieu de vie).
  • calcifuge : se dit d’une espèce ou d’une végétation qui fuit le calcaire, pour qui le calcium peut même être toxique (ex. : la callune, la siéglingie, la porcelle glabre) (≠ calcicole).
  • calciphile : se dit d’une plante croissant de préférence sur un substrat contenant du calcaire (= calcicline).
  • campylotrope : se dit d’un ovule déjeté perpendiculairement par rapport à son funicule ou même retombant, mais alors non soudé au funicule ; le hile et le micropyle sont proches, mais il n’y a pas de raphé (ex. : crucifères, papilionacées).
  • centrale : type de placentation de certains ovaires gamocarpiques caractérisé par une seule loge présentant en son centre une colonne (soit incomplète, soit rejoignant le « plafond ») portant de nombreux ovules ; aucune cloison n’est radiale ou alors incomplète (ex. : Primulacées, Caryophyllacées).
  • chaméphyte (f) : type biologique des plantes qui passent l’hiver avec des bourgeons vivants situés entre 5 et 50 cm au-dessus du sol ; les chaméphytes sont ordinairement ligneuses et peuvent ensuite être nommées sous-arbrisseaux (ex. : les bruyères de notre région, le saule rampant).
  • chaméphyte herbacée (f) : mêmes caractéristiques que précédemment, mais plantes herbacées (ex. : le pied-de-chat, l’hellébore fétide, l’œillet des murailles).
  • chaméphyte suffrutescente (f) : mêmes caractéristiques que précédemment, mais plantes suffrutescentes et souvent plus ou moins couchée sur le sol (ex. : pervenche, myrtille, coronille mineure).
  • chasmophyte (f) : plante capable de coloniser les fissures de rochers et d’en faire son milieu de vie habituel (ex. : criste marine, nombril-de-Vénus, doradille septentrionale).
  • circumboréal, e : se dit d’une espèce présente dans toutes les régions tempérées de l’hémisphère N (ex. : adoxe, agrostide stolonifère, arabette de Thalius,scolopendre).
  • comestible : se dit d’une plante dont au moins une partie est susceptible d’être utilisée pour l’alimentation humaine ; la partie comestible n’est généralement pas précisée ici (ex. : cresson de fontaine, salsifis, groseillier, oeillette).
  • condimentaire : se dit d’une plante fournissant une substance aromatique qui relève la saveur des aliments ; la partie utile de la plante n’est majoritairement pas spécifiée ici (ex. : origan, persil, raifort).
  • cosmopolite : se dit d’un taxon présent sur presque toutes les terres émergées de notre planète (ex. : famille des Euphorbiacées, des Potamogetonacées, des graminées) ; au niveau spécifique, on a surtout des subcosmopolites (ex. : fougère-aigle, petite lentille-d’eau, phragmite).
  • cultivé, e : introduit, planté par l’homme, dans les jardins, les champs, les parcs… ; parfois susceptible de s’échapper (ex. : raifort, barbarée de printemps).
  • cyclique : se dit d’une fleur constituée d’une succession de verticilles concentriques de pièces alternant régulièrement d’un cycle à l’autre (ex. : Caryophyllacées,Ericacées, Géraniacées) (≠ spiralé).
  • entomophilie (f) : pollinisation par les insectes (parmi les plantes entomophiles, on peut citer les orchidées, les sauges, les primevères, les Boraginacées, etc.). épiphyte : se dit d’une plante qui se développe sur une autre plante sans qu’il y ait entre elles la moindre relation alimentaire, la seconde servant seulement de support ; les lianes, qui restent en relation avec le sol, ne sont pas de véritables épiphytes ; il n’existe pas dans la région d’espèces vasculaires qui soient strictement épiphytes, mais on peut rencontrer parfois dans une telle situation, surtout sur les arbres “têtards”, le polypode vulgaire et quelques autres espèces normalement terrestres, y compris des arbustes (noisetier, aubépine, etc.).
  • eutrophe : se dit d’un milieu riche en éléments nutritifs, généralement non ou très faiblement acide et permettant une forte activité biologique (≠ oligotrophe).
  • eutrophique : qui préfère nettement les milieux eutrophes (ex. : l’élodée du Canada, le cératophylle submergé, le myriophylle verticillé).
  • exalbuminé, e : dépourvu d’albumen, celui-ci ayant été absorbé par les cotylédons de l’embryon lors de la maturation de la graine ; la graine mûre ne contient donc plus que l’embryon, ce dernier présentant de volumineux cotylédons (ex. : graine exalbuminée des papilionacées, des labiées, des Fagacées…) (≠ albuminé).
  • extrorse : se dit d’une anthère dont les fentes de déhiscence, ou tout autre mode d’ouverture, sont tournées vers l’extérieur de la fleur (≠ introrse, latérale).
  • famille (f) : unité systématique regroupant une quantité définie de genres de plantes que des caractères communs rapprochent ; les familles se reconnaissent à leur désinence en “-acées” en français, ou en “-aceae” en latin, ajoutée à un nom de genre pris comme type (ex. : Renonculacées ou Ranunculaceae, Fabacées ou Fabaceae…).
  • formes biologiques (f) : voir à types biologiques.
  • fourragère : se dit d’une plante, spontanée ou cultivée, intéressante pour alimenter bétail herbivore (ex. : le ray-grass, le dactyle, le lotier).
  • friche (f) : terrain antérieurement cultivé puis abandonné depuis plusieurs années ; terme employé aussi, par extension, pour les terrains ayant été utilisés par l’homme pour des activités autres qu’agricoles (ex. : friches industrielles, gares abandonnées).
  • géophytes (f) : type biologique des plantes qui passent l’hiver avec des bourgeons vivants enfouis à l’abri du gel dans le sol ; les Géophytes sont toujours herbacées ; suivant la nature des organes souterrains, on distingue les Géophytes à rhizome, les Géophytes à bulbe et les Géophytes à tubercule (ex. : le sceau-de-Salomon, la jonquille, l’orchis mâle).
  • héliophile : se dit d’une espèce qui ne peut se développer normalement et complètement qu’en pleine lumière (ex. : la plupart des plantes de prairie sont des héliophytes) (≠ sciaphile ; sciaphyte).
  • hémicryptophyte (f) : type biologique des plantes qui passent l’hiver avec des bourgeons vivants situés au niveau du sol ; on distingue les Hémicryptophytes à bourgeons nus* (ex. : l’ortie dioïque, le plantain majeur), les Hémicryptophytes cespiteuses, à bourgeons protégés à l’intérieur de touffes serrées (ex. : le dactyle, la molinie, de nombreuses laîches) et les Hémicryptophytes à rosette (ex. : la pâquerette, la porcelle enracinée, la raiponce en épi).
  • hémicryptophyte bisannuelle (f) : type biologique de passage du 1ᵉʳ hiver dans le cycle d’une plante bisannuelle ; les bourgeons sont généralement logés au centre d’une rosette de feuilles (ex. : la vipérine, le bouillon-blanc, le cirse des marais).
  • humus (m) : matière organique, complexe, noirâtre, provenant de la décomposition partielle des débris, excréments et cadavres (les débris d’origine végétale étant largement dominants en quantité) et s’incorporant progressivement à la trame minérale du sol. L’humus se trouve à l’origine des phénomènes de structuration du sol et, par sa décomposition ultérieure (= minéralisation), il libère la plupart des éléments nutritifs indispensables aux végétaux chlorophylliens. Suivant le pH, la richesse chimique et l’activité microbiologique du sol, on distingue : l’humus calcique (= mull calcique), l’humus doux (= mull forestier), le moder et l’humus brut (= mor).
  • hydromorphie (f) : phénomène affectant certains sols, lié à la présence d’eau dans le profil et se traduisant par une réduction plus ou moins importante des oxydes de fer dans les horizons profonds (généralement d’accumulation) ; si la nappe aquifère est permanente, on aboutit à un gley, si la nappe est temporaire (on dit aussi « battante »), on a un pseudogley (ou horizon marmorisé).
  • hydromull (m) : type d’humus caractérisé par une bonne activité biologique et une minéralisation convenable malgré une forte humidité temporaire.
  • hygrophile : se dit d’une espèce demandant à être abondamment et régulièrement alimentée en eau ; les hygrophytes sont des plantes de milieux humides (ex. : la reine-des-prés, le mouron délicat, l’hydrocotyle).
  • indifférent, e : se dit d’un être vivant présentant des exigences extrêmement larges vis- à-vis d’un facteur du milieu (ex. : la callune est indifférente à l’humidité du sol puisqu’on la rencontre dans la lande la plus sèche comme dans la lande tourbeuse).
  • indigène : se dit d’une espèce habitant naturellement et depuis longtemps un territoire donné ; les plantes indigènes constituent le fond de la flore d’une région (= spontané ; ≠ planté, introduit, naturalisé, subspontané, adventice, accidentel).
  • introduit, e : se dit d’une espèce étrangère à un territoire donné, mais qui s’y implante de façon plus ou moins stable grâce aux activités humaines, directement ou indirectement, volontairement ou involontairement (≠ indigène, spontané).
  • introrse : se dit d’une anthère dont les fentes de déhiscence, ou tout autre mode d’ouverture, sont tournées vers l’intérieur de la fleur ; il s’agit de l’orientation la plus répandue (≠ extrorse, latérale).
  • laminale : type de placentation, dérivé de la placentation pariétale, avec une seule loge et des ovules tapissant toute la paroi interne de l’ovaire ou des expansions internes de chaque carpelle (ex. : coquelicot).
  • laticifère (m) : sorte de canal fabricant et accumulant ou conduisant un latex ; les laticifères sont souvent nombreux dans un organe et agencés en réseau (ex. : euphorbes, campanules, composées liguliflores).
  • lisière forestière (f) : limite entre la forêt et une autre formation végétale, ordinairement plus basse, composée d’espèces dominantes différentes ; la lisière est généralement le refuge des sylvatiques les moins sciaphiles.
  • littorale : se dit d’une aire de répartition limitée à une bande côtière (par ex. : Méditerranéo-atlantique littorale, comme pour la frankénie, la salicorne radicante ou le statice vulgaire).
  • manteau (m) : végétation essentiellement arbustive, située linéairement en lisière de forêt et comprenant une majorité de photophiles ou d’héliophiles.
  • marginale : type de placentation caractéristique du carpelle isolé, avec les ovules disposés sur 1(-2) rang(s) au long de la soudure de la feuille carpellaire (ex. : les papilionacées).
  • médifixe : se dit d’une anthère attachée par son milieu à l’extrémité du filet ; elle peut facilement osciller, basculer, et ainsi voir ses fentes de déhiscence changer d’orientation (ex. : stellaires) (≠ basifixe, apifixe).
  • médio- : préfixe signifiant qu’une aire de répartition a son berceau au centre, au milieu, d’un continent ou de tout autre domaine plus restreint (par ex. : on rencontre en Normandie quelques espèces médio-européennes, telles que la phalangère rameuse, la coronille mineure ou le cirse maraîcher).
  • mellifère : se dit d’une plante dont le nectar des fleurs est utilisé par les abeilles pour fabriquer du miel (ex. : les bruyères, les cirses, l’ajonc d’Europe).
  • mésophile : se dit d’une plante terrestre ayant des exigences moyennes vis-à-vis de l’humidité du sol, lequel doit être ni trop sec ni trop humide.
  • mésotrophe : se dit d’un milieu moyennement riche en éléments nutritifs, neutre à modérément acide, et permettant une assez bonne activité biologique (≠ oligotrophe).
  • mésotrophique : se dit d’un végétal préférant nettement les milieux mésotrophes (ex. : la laîche filiforme, le marisque, la linaigrette à larges feuilles, le myriophylle en épi, l’hottonie).
  • monosperme : se dit d’un fruit qui ne contient qu’une seule graine (ex. : l’akène, la datte, la cerise) (≠ polysperme).
  • mor (m) : type d’humus caractérisé par une forte acidité, une grande pauvreté chimique, une minéralisation très lente et une activité biologique faible.
  • mull (m) : type d’humus caractérisé par une réaction proche de la neutralité, une bonne richesse chimique, une minéralisation rapide et une intense activité biologique.
  • mycorhize (f) : association symbiotique entre les filaments végétatifs (= mycélium) d’un champignon du sol et les racines d’une plante supérieure ; pratiquement toutes les plantes ligneuses sont mycorhizées ainsi que la plupart des herbes vivaces.
  • naturalisé, e : se dit d’une plante étrangère qui a trouvé des conditions favorables à son développement, qui se reproduit normalement. Il s’intègre à la végétation comme une espèce indigène (≠ spontané, indigène).
  • neutrocline : se dit d’une plante qui préfère légèrement les milieux (les sols, les eaux) présentant un pH neutre ou proche de la neutralité (ex. : le brachypode des bois, la laîche pendante, le doronic) (≠ acidicline, basicline).
  • neutrophile : se dit d’une plante qui affectionne particulièrement les terrains présentant un pH neutre ou proche de la neutralité ; cette dernière dépend de la nature de la roche mère, de celle de la litière et de l’activité biologique de l’humus (ex. : le cornouiller sanguin, la cardamine amère, le cirse maraîcher).
  • nitrocline : se dit d’une plante qui préfère légèrement les milieux enrichis en nitrates (ex. : le cirse des champs, le gaillet croisette, la bryone).
  • nitrophile : se dit d’une plante qui préfère nettement les milieux au sol enrichi en nitrates ; ceux-ci proviennent le plus souvent de la décomposition d’apports organiques liés aux activités humaines (voisinage des habitations, terrains vagues, dépotoirs, reposoirs à bestiaux, etc.) (ex. : la grande ortie, la plupart des chénopodes, le liseron des haies, le brome stérile…) (= nitratophile ; ≠ oligotrophique).
  • obdiplostèmone : se dit d’un androcée composé de deux cycles d’étamines qui alternent entre eux, mais dont l’externe n’est pas en alternance avec les pétales (ex. : Caryophyllacées, Géraniacées).
  • oligotrophe : se dit d’un milieu (terrain ou eau) très pauvre en éléments nutritifs pour les végétaux verts, souvent acide et à activité biologique réduite (≠ mésotrophe, eutrophe).
  • oligotrophique : se dit d’une espèce occupant préférentiellement des milieux oligotrophes (ex. : la laîche étoilée, le scirpe flottant, le myriophylle alterniflore). orophyte (f) : plante vivant exclusivement en montagne, ou originaire des montagnes (ex. : le lis martagon, le pied-de-chat) (= montagnarde).
  • orthotrope : se dit d’un ovule dressé tout droit dans le prolongement de son funicule ; il ne présente pas de raphé et le hile et le micropyle sont opposés, l’un situé à la
  • base et l’autre au sommet (ex. : chez le noyer, les renouées).
  • ourlet (m) : végétation herbacée ou sous-arbustive se développant en lisière des bois ou des haies (ex. : la germandrée scorodoine, le millepertuis des montagnes et le géranium sanguin sont des plantes d’ourlet).
  • paraplacentaire : mode de déhiscence d’une capsule se faisant par des fentes longitudinales apparaissant de part et d’autre des placentas ; c’est le cas le plus fréquent lorsqu’il y a placentation pariétale (ex. : orchidées, crucifères, la chélidoine).
  • parasite : se dit d’une plante totalement dépourvue de chlorophylle et ne devant sa subsistance qu’à des prélèvements de matières organiques opérés sur d’autres êtres vivants (ex. : les orobanches, les cuscutes, le monotrope).
  • pariétal, e, taux : situé sur la paroi ; se dit d’une placentation dans laquelle les ovules sont portés par la paroi de l’ovaire ; dans ce cas, la loge ovarienne est généralement unique (ex. : les violettes, les groseilliers, les orchidées).
  • périsperme (m) : dans la graine, reste du tissu central de l’ovule non transformé en albumen par la double fécondation ; participe aux réserves de la graine, au même, titre que l’albumen, mais n’est jamais absorbé par les cotylédons avant la germination (ex. : nénuphars, Caryophyllacées, amaranthes).
  • personée : se dit d’une corolle à deux lèvres rapprochées et à gorge fermée par un renflement nommé palais, le tout rappelant un mufle, un masque grotesque (ex. : les linaires, le muflier).
  • phanérophyte (f) : type biologique de plantes ligneuses telles qu’arbres, arbrisseaux et lianes qui passent l’hiver avec des bourgeons vivants situés à plus de 50 cm au-dessus du sol (ex. : chênes, sureau noir, saule cendré, etc.).
  • phanérophyte lianescente (f) : type biologique particulier aux véritables lianes, c’est-à-dire aux plantes ligneuses grimpantes (ex. : chèvrefeuille, clématite) ; les plantes herbacées grimpantes, telles que le liseron, le tamier ou la bryone, ne sont pas des lianes, mais des herbes volubiles.
  • phloème (m) : tissu conducteur de la sève élaborée (= eau + composés organiques solubles).
  • photophile : se dit d’une espèce qui recherche la lumière, mais pas nécessairement l’ensoleillement direct (ex. : le millepertuis des montagnes, le lamier jaune, le compagnon rouge).
  • pionnier, ière : se dit d’une espèce ou d’une végétation intervenant en premier dans la conquête (ou la reconquête) d’un milieu ; sur les substrats nus, les pionnières représentent les stades initiaux des séries dynamiques de végétations (ex. : les renouées annuelles et hygrophiles sont souvent pionnières sur les grèves des étangs ; les « mauvaises herbes » des jardins et autres cultures sont aussi des pionnières ; les bouleaux et les saules, en envahissant les coupes ou les landes, se comportent en pionnières forestières).
  • placenta (m) : partie de l’ovaire sur laquelle sont fixés les ovules.
  • placentation (f) : disposition des ovules à l’intérieur de l’ovaire.
  • polysperme : se dit d’un fruit qui contient plusieurs graines (ex. : baie polysperme de la douce-amère, du groseillier, du sureau) (≠ monosperme).
  • prairial, e, riaux : se dit d’une plante participant à une prairie ou d’un groupement formant prairie (ex. : la sauge des prés, la knautie, la crételle, la marguerite, le carvi verticillé…).
  • prairie (f) : formation végétale exclusivement herbacée, fermée, dense, haute, dominée par les graminées.
  • protogyne : se dit d’une fleur dans laquelle le pistil se trouve mûr avant les étamines, ce qui est beaucoup plus rare que l’inverse (ex. : l’aristoloche, les plantains, la luzule de printemps) (≠ protandre).
  • psammophile : se dit d’une plante préférant nettement les sols sableux (ex. : la laîche des sables, l’oyat, l’armoise champêtre).
  • psychrophile : se dit d’une espèce recherchant les secteurs à humidité atmosphérique élevée et à peu près constante ; ces conditions se trouvent généralement liées à un climat pluvieux et à certaines situations topographiques (ex. : les hyménophylles).
  • ripicole : qui vit au bord des cours d’eau, sur les rives (ex. : la dorine, la sibthorpie).
  • rudéral, e, raux : se dit d’une espèce ou d’une végétation se développant ordinairement dans des sites fortement transformés par des activités humaines non ordonnées, tels que décombres, terrains vagues, dépotoirs, friches, etc. ; les rudérales sont fréquemment nitrophiles (ex. : la chélidoine, l’ortie dioïque, le sureau noir, les molènes).
  • saulaie ou saussaie (f) : bois de saules ou riche en saules, ordinairement sur sol humide.
  • sciaphile : se dit d’une plante, tolérant, ou même parfois recherchant, un ombrage important (ex. : la listère ovale, la parisette, la véronique des montagnes, le dryoptéris dilaté) (≠ héliophile).
  • septal, e, taux : qui se rapporte aux septums (= cloisons vraies divisant l’ovaire en loges) ; type de placentation dans lequel les ovules tapissent les septums (ex. : nénuphar) ; se dit aussi de glandes situées entre les deux feuillets du septum (ex. : chez de nombreuses Liliacées).
  • septicide : mode d’ouverture de certaines capsules, se faisant par clivage des septums puis ouverture de chaque loge (ex. : les millepertuis, le colchique).
  • septum (m) : cloison radiale d’un ovaire pluriloculaire, provenant de la soudure d’une partie de la paroi ovarienne des carpelles contigus.
  • silicicole : se dit d’une espèce ou d’une végétation vivant exclusivement sur un substrat siliceux ou sur un sol à roche-mère siliceuse (ex. : la cotonnière naine, la callune, la jasione) (= calcifuge ; ≠ calcicole).
  • sommital, e, taux : qui occupe le sommet ; type de placentation dans lequel l’ovule (très rarement plusieurs ovules) pend du sommet, du plafond, de la loge ovarienne (ex. : chez les Valérianacées).
  • spiralée : se dit d’une fleur dans laquelle toutes les pièces sont insérées les unes à la suite des autres en suivant une spirale (ou une hélice spirale dans le cas d’un réceptacle floral bombé ou conique) (ex. : nombreuses Renonculacées, les Nymphaeacées s. stricto, les Magnoliacées) (≠ cyclique).
  • spontané, e : se dit d’une espèce présente naturellement sur le territoire considéré (= indigène, sauvage ; ≠ introduit, adventice, naturalisé).
  • strophiole (f) : sur la graine, excroissance dérivée du hile ou du funicule, souvent charnue, colorée et attractive pour certains insectes (ex. : euphorbes, polygales, luzules).
  • sub- : à propos des aires de répartition des taxons, préfixe évoquant une distribution, soit centrée sur un espace précis, mais admettant de nombreuses et larges irradiations (ex. : Submédio-européenne, comme l’ail maraîcher, le colchique ou le Crepis biennis), soit présentant quelques lacunes importantes à l’intérieur d’une aire très large (ex. : Subcosmopolite, comme le mouron rouge, le céleri sauvage, la doradille noire, les lentilles-d’eau, etc.).
  • subspontané, e : se dit d’une espèce introduite qui se maintient, et éventuellement se reproduit, au voisinage de son lieu d’apparition, mais ne s’étend pas et peut même disparaître au bout de quelques années, par ex. face à la concurrence des espèces indigènes ou à l’occasion de conditions climatiques un peu exceptionnelles (ex. pour la région : la buglosse d’Italie, la corydale jaune, la joubarbe des toits).
  • sylvatique : se dit d’une plante ou d’une végétation vivant habituellement dans les bois ou les forêts ; les sylvatiques sont généralement sciaphiles ou photophiles mais elles peuvent aussi être héliophiles lorsqu’elles sont vernales ; beaucoup de sylvatiques peuvent trouver refuge dans les haies (ex. : la mélique uniflore, la jacinthe des bois, la grande luzule, le lamier jaune, etc.).
  • sylvicole : se dit d’une essence utilisée en sylviculture (ex. : le merisier, le sycomore, le sapin).
  • tempéré, e : se dit d’une plante surtout présente dans les secteurs tempérés du territoire cité (par ex. : Circumboréale tempérée = comprise approximativement de 40 à 60° de latitude N, comme le plantain d’eau, la rue-de-murailles, la scolopendre).
  • thermophile : se dit d’une espèce recherchant la chaleur, soit dans des stations chaudes (terrains calcaires, talus et coteaux exposés au sud), soit dans les portions les plus chaudes de l’aire (par ex. : Subcosmopolite thermophile, comme l’amaranthe réfléchie).
  • thérophyte (f) : forme biologique des plantes annuelles, c’est-à-dire dont la durée de vie est inférieure à 1 an, qui meurent aussitôt après la production des semences et passent généralement l’hiver sous forme de graines (ex. : la mercuriale annuelle, le mouron rouge, le lin cathartique, le saxifrage tridactyle, etc.).
  • toxique : se dit d’une plante dont une partie au moins contient des substances produisant des troubles organiques plus ou moins graves après ingestion ; beaucoup de ces substances, correctement dosées, deviennent des médicaments (ex. : la digitale pourpre, la belladone, la douce-amère, la grande ciguë) (= vénéneux).
  • types biologiques (m) (ou formes biologiques) : modes d’adaptation (morphologique, biologique ou temporelle) que présentent les végétaux et qui leur permettent de passer le cap de la mauvaise saison. Les critères les plus importants sont la position et la hauteur des bourgeons par rapport au sol d’une part et la durée de vie de la plante d’autre part.
  • xérophile : se dit d’une espèce ou d’une végétation tolérant, ou même recherchant, les milieux secs (ex. : l’orpin âcre, la scille d’automne, la germandrée petit-chêne, la pimprenelle).
  • xylème (m) : tissu conducteur de la sève brute (= eau + sels minéraux).

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