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Drosera spp. en Finistère (Bretagne)

Drosera intermedia (premiers essais du OM « Tough » G-7 en mode Macro)

L’occasion d’une sortie GRETIA (Groupe d’étude des invertébrés armoricains), dans une petite lande humide aux Blancs Sablons, cet été 2024 et de la photographie ci-dessus, est l’occasion pour moi de vous reparler d’un genre sympathique et bien connu :  Drosera div. sp.
Mais, déjà, un grand merci à toute l’équipe de l’antenne « Bretagne », qui durant tout le stage, ont mêlé passion et partage intellectuel, sur les invertébrés.

Pour débuter, un peu de poésie…

Et cette légèreté de vie Flambée, escale à rafiots Jouée à tous les dés, tous les paris Les corps aux bruits des hameaux
Puissance rassemblée Sous la blanche plumée Des cygnes chanteurs D’aubes précurseurs
De vos mains gantées allant De la course effrénée du faon Lancez en l’air les confettis hilarants Chantournés dans les rires d’enfants
Une paille d’azur Plantée dans l’œil d’eau Qui se balance sur Un fils où s’enlacent les mots
Des oiseaux nocturnes immenses Glissent sous nos fenêtres arrogantes Recouvrant, d’une aile fluante Les tapages diurnes d’une nappe de silence
Pouvoir éphémère des fleurs Parfums des signes avant-coureurs De la dégringolade des corps L’ombre experte de la mort Géante Rossolis à l’extrémité de nos pas Aveuglante rosée éclose dans nos bras

Lente inclinaison par Hurlevent
Ainsi, aussi, bravo, pour les talents de cuisinier et… la bonne bière de Bretagne ^^.

Le site de prospection :

Source : Google maps (2024)

La zone tourbeuse des Blancs Sablons, située en Finistère, est un endroit fascinant qui suscite une biodiversité unique. Ce site est caractérisé par son « paysage marécageux » et ses sols riches en tourbe, ce qui en fait un habitat idéal pour de nombreuses espèces de flore et de faune associée. Les Blancs Sablons sont également connus pour leurs magnifiques plages et leurs dunes, privilégiant un cadre naturel apaisant. Cette immense plage de 2 500 m, exposée aux vents, située du Conquet dans une zone protégée du Conservatoire du littoral (C.E.L.R.L.) et classée Natura 2000. Cette grande plage de sable fin est idéalement placée dans un espace préservé et « sauvage ».
Des Blancs Sablons, vous avez une vue magnifique sur la presqu’île de Kermorvan et notamment sur le fort de l’Ilette.

Site classé, propriété du CELRL, et géré par la CCI de l’IROISE
Si vous êtes passionné par la nature, c'est un lieu parfait pour observer la faune locale et profiter de la beauté des paysages bretons du Léon.

Présentation de l’habitat type et des taxa observables

Erica tetralix

Sur une faible surface, il s’agit d’une végétation de landes et rares dépressions tourbeuses acidiphiles oligotrophes relevant des Oxycocco-Sphagnetea magellanici ; habitat hygrophile (« H » selon le gradient hydrique), présent dans un contexte de « Landes anglo-armoricaines » à Ulex gallii (voir focus ci après) et Erica ciliaris ; (complément sur l’écologie du taxon ci-après).
Correspondance de la l’habitat en Europe : Corine Biotopes : 31.2352 ; EUNIS : F4.12.

Valance optimale d’Erica tetralix (d’après « Baseflor » – JULVE P. – 2021)

Focus sur Ulex gallii


Ulex gallii (Photo de BECK F. CC-BY-SA 2.0 FR – Projet eFlore)

Ulex gallii Planch. (vern. = Ajonc de Le Gall)
Description de Coste :
– Intermédiaire entre U. europeaus et le U. minor. Arbrisseau de 50 cm à 1 m. 50, d’un vert à peine glauque, très rameux-diffus, à rameaux peu velus, à épines robustes, vulnérantes 
– feuilles linéaires-lancéolées 
– fleurs assez grandes, de 12-13 mm de long 
– bractéoles calicinales ovales, à peu près de la largeur du pédicelle 
– calice pubescent, à poils appliqués
– corolle d’un jaune orangé 
– ailes un peu plus longues, rarement un peu plus courtes que la carène 
– gousse oblongue, large de 5 mm velue, égalant à peu près le calice, à 6 graines.


Rappelons que la formation typique des milieux turficoles, est conditionnée par des facteurs écologiques particuliers : basses températures, alimentation par une eau acide ou faible renouvellement de l’eau. Ces facteurs concourent à une très faible activité biologique, habituellement responsable de la décomposition des végétaux morts. En conséquence, ceux-ci – en majorité des Cyperaceae – s’accumulent dans des vasques d’eau et forment de la tourbe noire. Lorsque la tourbe affleure la nappe, l’acidification se poursuit sous l’effet du lessivage des pluies et de l’installation des sphaignes,
Ces Bryophyta sl. du règne « archaïques » des Plantae, ont la curieuse propriété de tirer parti de la quasi-absence des minéraux nutritifs grâce à un mécanisme chimique complexe qui provoque la production, au niveau de leurs cellules, d’ions hydrogène, responsables de l’acidification. Les sphagnum div. sp. qui poussent sans cesse sur elles-mêmes, sont à la base de la formation de la tourbe blonde qui forme des plaquages au-dessus de la tourbe noire.

Sur ce substrat inhospitalier, des « communautés » végétales dont la frugalité s’exprime par la petite taille arrivent à s’installer. Certaines espèces, et plus particulièrement les plantes carnivores, possèdent des adaptations spécifiques pour occuper ces stations. Pour compenser le manque d’azote dû à l’absence de décomposition du substrat organique, ces plantes capturent de petites proies animales pour en digérer les parties riches en matières azotées. Les plus emblématiques sont les Drosera spp. qui possèdent des feuilles garnies de poils terminés par une goutte de substance brillantes et poisseuses qui attirent les Insecta (vern. = insectes) qui viennent s’y coller. La feuille s’enroule autour d’eux et en digère les parties molles.

Syndynamiquement (= dynamique végétale du syntaxon), au fur et à mesure que la tourbière s’édifie, ses parties les plus bombées s’assèchent progressivement. Le milieu évolue alors vers une lande tourbeuse pauciflore, où apparaissent – au sein de cette phytocoenose – des espèces comme Erica tetralix, ou bien Molinia coerulea avant d’évoluer vers le boisement (par embroussaillement) par Salix aurita et les bouleaux (Betula pubescens, B. pendula et hybrides).
L’évolution des tourbières a quelquefois été ralentie par l’exploitation régulière de la tourbe, comme combustible, lors de l’histoire. Dans des fosses de faible profondeur, le mécanisme de formation de la tourbe a pu reprendre à un stade antérieur.

Sur les surfaces étrépées (sur le site, par gestion conservatoire), ou grattées par les animaux, il n'est donc pas surprenant de voir cohabiter les espèces de la tourbière proprement dite et des espèces des bas marais acidiphiles, comme Anagallis tenella.

Etymologie

Drosera de son genre, s’appelle « vern. = Rossolis » et vient du grec δροσερός, et « signifie humide de rosé ». Probablement de l’aspect des feuilles de ces plantes carnivores, couvertes d’un liquide destiné à digérer les Insecta.

Basionyme des Drosera spp.


En nomenclature (= taxinomie ; systématique) cela correspond au binôme d’origine qui a servi à désigner un taxon lors de sa première description.
Ici, les Drosera spp. (vern. = Droséras ou Rossolis) sont de petites plantes carnivores de la famille des Droseraceae. Il existe 80 à 110 espèces de Drosera div. sp. localisées principalement dans l’hémisphère Sud. On trouve la moitié de ces espèces dans le sud-ouest de l’Australie.
Il existe en Europe trois espèces de Drosera. Toutes présentent une rosette de feuilles colorées. Souvent ces espèces sont peu visibles sur fond d’Ericaceae sombres ou de Bryophyta sl. (Dont des sphagnum div. sp). La plus cosmopolite est Drosera rotundifolia, qui a les feuilles appliquées contre le sol, dont le limbe est arrondi. Les deux autres espèces ont les feuilles allongées et plus ou moins dressées. Ce sont des pièges efficaces pour la capture de petits Insecta (vern.= Insectes).
En France où elles sont strictement protégées.
En Bretagne on peut observer deux des trois espèces : D. rotundifolia et D. intermedia.

La troisième espèce anglica peut se rencontrer en Normandie (anciennement (Basse-Normandie), il est toutefois extrêmement rare (à noter aussi D. X obovata Mert. & Koch (= D. anglica Huds. x D. intermedia Hayne), avec les parents, protégée nationale. Précisons que c’est une espèce surtout alcaline turficole, neutrocline à assez large amplitude, se rattachant aux Menyantho-Caricetalia lasiocarpae.

Diagnose de Drosera anglica Huds., 1778 :

C’est une hémicryptophyte (He) à feuilles disposées en rosette basale. Ces dernières sont dressées, longuement pétiolées et à limbe un peu élargi en lame, couvert de poils glanduleux mobiles sur la face supérieure. La hampe florale s’élève du centre de la rosette et dépasse grandement les feuilles. Les fleurs, disposées en grappe lâche, sont blanches, à cinq pétales. Le fruit est une capsule non cannelée dépassant légèrement le calice. Les graines sont allongées, munies d’une aile réticulée.

Espèces proches :

Le taxon se différencie assez facilement d’autres espèces par la taille et la forme de ses feuilles étroites et allongées. Il peut toutefois risquer d’être confondu avec D. intermedia. L’observation des fruits est ici primordiale.

Pour information voici la répartition de D. anglica en France de l’ouest.

Source : ONB – INPN – plate-forme nationale du Système national d’Information sur la Nature et les Paysages (S.I.N.P.)
L’Observatoire National de la Biodiversité publie ses indicateurs actualisés

L’Observatoire National de la Biodiversité (ONB) travaille dans une logique de mise en perspective des indicateurs au regard des questions qu’ils éclairent. Depuis 2012, ses travaux s’enrichissent grâce à de nombreux partenaires et sont diffusés avant la Journée mondiale de la Biodiversité.
L’INPN, plate-forme nationale du Système national d’Information sur la Nature et les Paysages (SINP), produit des indicateurs sur le niveau de connaissance de la biodiversité, sur les aires protégées et les ZNIEFF ainsi que sur l’état des espèces et des habitats.
En 2017, l’INPN a participé activement à la production de deux nouveaux indicateurs :

  1. Un indicateur concerne les lacunes de connaissance naturalistes partagées en métropole, à partir des données issues de l’INPN/SINPN.
  2. Le second indicateur s’intéresse à l’évolution des milieux naturels dans les ZNIEFF depuis 1990 jusqu’à 2012.
    Remarque : un nouvel indicateur produit par l’ONCFS, dont les données sont également disponibles sur l’INPN, présente la proportion du territoire métropolitain dans laquelle au moins un grand prédateur terrestre est présent de façon régulière.

Caractéristiques synécologiques, synsystématiques, etc. des taxa cités et documentés :

Drosera intermedia

D. intermedia, est une hémicryptophyte de 5-15 cm qui apparaît du VI au VIII. C’est une hygrophile (adj. stratégie de vie – qui affectionne les lieux humides), turficole, acidiphile (adj. stratégie de vie – qui croît de préférence sur les substrats acides (ant. basophile, basiphile) ; présent sur les tourbières actives, généralement sur la tourbe nue (correspondant à des zones dites « cicatriciels »), mais aussi dans les landes humides à tourbeuses. Cette espèce se rattache au Junco-Caricetalia nigrae, Molinio-Rhynchosporion albae. C’est une espèce Euro-NE-américaine (selon Oberdorfer). Rappelons enfin que c’est une espèce protégée nationale et une espèce d’intérêt communautaire.
En Bretagne (sauf en Ille-et-Vilaine où elle est assez rare), c’est une espèce assez commune (AC).

Drosera rotundifolia

L’espèce suivante est D. rotundifolia. C’est une hémicryptophyte de 5-25 cm, apparaissant en VII. Au niveau de l’autoécologie de l’espèce, c’est une espèce hygrophile, turficole, acidiphile ; présent essentiellement dans les tourbières actives à sphaignes, également landes humides à tourbeuses (notre cas sur les Blancs Sablons). Cette espèce se rapporte au Junco-Caricetalia nigrae et Oxycocco-Sphagnetea. C’est une Circumboréale. Comme la précédente, elle est protégée au niveau national de même que une espèce d’intérêt communautaire.
En Bretagne (excepté en Ille-et-Vilaine où elle est assez rare), c’est une espèce assez commune, mais nettement plus localisé que la précédente.
Concluons, pour ses deux taxa par analyse mésologique, que ce sont des espèces sténohèce, dont le gradient hydrique (« H ») et l’acidité (pH proche de 5) sont prépondérants.

Diagnose du genre Drosera div. sp. :

Feuilles à limbe au moins aussi large que long, brusquement contracté en pétiole, étalées parallèlement au substrat. Hampe florale à longueur égalant 2,5-5 fois celle des feuilles, naissant au centre de la rosette
D. rotundifolia
Feuilles à limbe au moins deux fois aussi long que large, insensiblement atténué en pétiole, plus ou moins dressées, non appliquées sur le substrat. Hampe florale à longueur égalant au plus 2,5 fois celle des feuilles
D. intermedia (voir aussi la longueur du limbe foliaire = 2-3 x largeur et la hampe florale longue de 2-5 cm, approximativement coudée à sa base & naissant latéralement de la tige, à peu près sous la rosette de feuilles / D. anglica).

Le mucus des Drosera spp.

Il est principalement composé de glycoprotéines (protéines qui ont des chaînes de glucides (= sucres) attachées à elles. Ces chaînes de glucides jouent un rôle crucial dans diverses fonctions biologiques) et de polysaccharides (Les polysaccharides sont des glucides complexes composés de longues chaînes de monosaccharides liés entre eux par des liaisons glycosidiques). Ces derniers jouent un rôle essentiel dans la nature, tant sur le plan énergétique que structurel. Les polysaccharides peuvent être classés en deux grandes catégories : les homopolysaccharides, formés d’un seul type de monosaccharide, et les hétéropolysaccharides, qui contiennent plusieurs types de monosaccharides. Ces substances jouent un rôle crucial dans la capture des insectes, car elles permettent d’adhérer aux proies qui se posent sur les feuilles collantes de la plante.
En plus de leur fonction adhésive, ces composants chimiques contribuent également à la digestion des proies, en libérant des enzymes (Protéines qui agissent comme des catalyseurs biologiques, accélérant les réactions chimiques dans les cellules. Elles jouent un rôle crucial dans de nombreux processus biologiques, tels que la digestion) qui décomposent les protéines et d’autres nutriments. Cela permet à la plante d’absorber les éléments nutritifs nécessaires à sa croissance dans des environnements pauvres en nutriments.

Glossaire (com. pers. – source bibliographique personnelle) :

  • Analyse mésologique : parmi les facteurs abiotiques (voir facteurs écologiques) du milieu, l’analyse porte sur les facteurs suivants qui conditionnent directement toute vie :
    • i) facteur thermique, que mesure la température du milieu (loi de Van’t Hoff) ;
    • ii) la gravité qui conditionne à la fois la structure physique du milieu, la distribution et la morphologie des organismes, leur activité de constructeurs ;
    • iii) les radiations (photosynthèse des producteurs primaires) ;
    • iv) l’eau (solvant universel de la biosphère, indispensable à toute réaction biochimique);
    • v) l’O2 et le CO2 ;
    • vi) le pH ;
    • vii) les ions minéraux, dont les phosphates et les nitrates. Notons que toutes les composantes du milieu, doivent être placées dans une perspective temporelle (d’après 331).
  • Association végétale : une association végétale est définie par une liste d’espèces formée par la réunion de celles des individus d’association se ressemblant à cet égard, plus entre eux qu’ils ne se ressemblent aux autres, et diffèrent des ensembles comparables par la possession d’au moins une espèce caractéristique (notion à nuancer, on parlera plutôt d’ensemble). À l’intérieur d’une a. v. on peut être conduit à distinguer, à l’aide d’espèces différentielles des s/ass. Ces espèces différentielles sont le plus souvent indicatrices des propriétés particulières du milieu physique (sol et microclimat) (d’après 187).
  • Bas-marais : marais inondé durant la plus grande partie de l’année 942.
  • Biocénose : c’est un groupement d’être vivant dont la composition, le nombre des espèces et celui des individus reflète certaines conditions moyennes du milieu ; ces êtres sont liés par une dépendance réciproque. Par là, elle innove dans la description des communautés biotiques. Elles représentent, dans la série des niveaux d’organisation qui caractérisent le monde vivant, des unités structurées à l’échelle des populations, puisqu’elles regroupent des ensembles d’individus habitant à une époque donnée dans un milieu donné. Dans un tel système, deux faits essentiels caractérisent l’agencement des espèces : la distribution spatiale (ordonnance caractéristique) et temporelle (obéissant à une séquence de stades ou phénophases). (d’après 331)
  • Biotique (facteur) : se dit de l’intervention de certains êtres vivant sur l’écologie ou l’évolution d’une biocénose : pacage, parasitisme, transport de semences, ombrage forestier… ; quand cette action est due à l’homme, il s’agit de facteurs anthropique ou anthropozoogène 942.
  • Biotope : aire géographique bien délimitée, caractérisée par des conditions écologiques particulières (sol, climats, etc.) servant de support physique aux organismes qui constituent la biocénose 263. N.B. : l’écosystème est constitué par l’ensemble. biotope + biocénose 942.
  • Communauté : syn. de biocénose (Community) 263, 466, 675. Cela reste cependant discutable.
  • CORINE Biotopes : publiée officiellement en 1991 pour les 12 pays de l’Union européenne, la typologie CORINE Biotopes a été élaborée par le Conseil de l’Europe dans le but de produire un standard européen de description hiérarchisée des milieux naturels. La classification est essentiellement fondée sur la nomenclature phytosociologique mais intègre des notions d’espèces dominantes et de géomorphologie. Actuellement, le catalogue CORINE Biotopes est le seul référentiel validé en Europe. Dans la pratique, la typologie CORINE Biotopes s’avère parfois peu opérationnelle : c’est tout d’abord un référentiel européen qui ne peut pas tenir compte de toutes les particularités nationales voire régionales. Il est souvent difficile de rattacher un groupement végétal identifié sur le terrain à un code CORINE. De par ces difficultés, l’interprétation du catalogue CORINE peut varier selon les utilisateurs. Voir EUNIS.
  • Directive « Habitats » : Directive 92-43 / CEE du Conseil du 21 mai 1992 concernant la conservation des habitats naturels (Natura 2000) abritant les habitats naturels et les habitats d’espèces de faune et de flore sauvages d’intérêt communautaire. Elle comprend une annexe I (habitats naturels), une annexe II (espèces animales et végétales) et une annexe III relative aux critères de sélection des sites (source : Ministère de l’Environnement).
  • Directive européenne : texte adopté par les Etats membres de l’Union européenne prévoyant une obligation de résultat au regard des objectifs à atteindre, tout en laissant à chaque Etat le choix des moyens, notamment juridiques, pour y parvenir. Chaque Etat doit rendre son droit national conforme à une directive européenne (source: Ministère de l’Environnement)
  • Dynamique végétale : succession dans le temps des espèces et des groupements végétaux en un lieu donné. La dynamique progressive conduit des stades pionniers vers des stades plus matures dits climaciques, en général de types forestiers, en passant par tous les stades intermédiaires (prairie, formation arbustive). La dynamique est dite régressive lors du retour en arrière, dû à des causes naturelles (feu, glissement de terrain, érosion, tempête…) ou artificielles (défrichement, pâturage…) 187, 604.
  • Embroussaillement : implantation spontanée de broussailles (arbustes, buissons), précédant généralement l’apparition de jeunes arbres, dans un milieu non boisé de type pelouse, prairie, marais… 942.
  • Ensemble caractéristique (en Phytosociologie) : la réunion des diverses caractéristiques choisies parmi les ensembles écologiques de base constitue le groupe caractéristique de l’association. Au sein de ce groupe, le dosage entre les caractéristiques indiquera d’un seul coup l’écologie de l’association. Ce groupe forme une unité stable, toujours identique à elle-même. Véritable noyau de base pour l’association, il devra toujours être considéré en entier. Une espèces caractéristique d’association ne doit jamais être séparée des autres caractéristiques constituant le l’ensemble caractéristique. Le fait qu’une espèce caractéristique d’association se rencontre dans le groupe caractéristique de plusieurs groupements ne devra pas surprendre 1054.
  • Espèces d’intérêt communautaire : espèces en danger ou vulnérables ou rares ou endémiques (c’est à dire propres à un territoire bien délimité) énumérées à l’annexe II de la directive et pour lesquelles doivent être désignées des Zones Spéciales de Conservation (Z.S.C.) (source: Ministère de l’environnement).
  • EUNIS : la classification européenne EUNIS est censé remplacer la classification CORINE Biotopes. Elle a été développée afin d’harmoniser la description et l’inventaire des données sur les habitats en Europe. Il s’agit d’un système hiérarchique à trois niveaux. Base V2 sur http://eunis.eea.europa.eu/index.jsp
  • Facteur écologique : élément du milieu, de nature physique, chimique (Abiotique) ou biologique (Biotique), susceptible d’agir directement sur la répartition des organismes vivants, leur comportement et leur métabolisme 263. Plus précisément, les facteurs abiotiques sont représentés par les phénomènes physicochimiques (lumière, température, humidité de l’air, composition chimique de l’eau, pression atmosphérique et hydrostatique, structure physique et chimique du substrat) et les facteurs biotiques sont déterminés par la présence, à côté d’un organisme, d’organisme de la même espèce ou d’espèces différentes, qui exercent sur lui une concurrence, une compétition, une prédation, un parasitisme, et en subissent à leur tour l’influence 331.
  • Gestion : Actions visant, dans une perspective de développement durable, à entretenir le paysage afin de guider et d’harmoniser les transformations induites par les évolutions sociales, économiques et environnementales.
  • Gradient hydrique : « rapport de la variation du facteur hydrique en fonction de la distance ; le gradient, se déclinant en six classes terme – « correspondance flore IDF 53 » :
    • i) xérophile – « XX »;
    • ii) mésoxérophile – « X »;
    • iii) mésohydrique – « m »& »f »;
    • iv) hygroclines – « h »;
    • v) mésohygrophiles – « hh »;
    • vi) hygrophiles – « H ».
    • Notons, que les classes de la flore IDF 53 suivantes : mésophiles « m » et de milieu frais « f », ont été, réunies sous le terme mésohydrique (à l’initiative de Julve Ph, in 793). Ce dernier, qualifiant plus justement, un comportement moyen entre sec et humide. (d’après 53,363,793)
      • Xérophiles -> mésoxérophiles -> mésohydriques -> hygroclines -> mésohygrophiles -> hygrophiles »
  • Groupe écologique : en phytosociologie, à l’intérieur d’un individu d’association, les espèces différentielles, forment des groupent écologiques présentant une forte corrélation entre ceux-ci et un facteur du milieu physique (d’après 331,107).
  • Groupement végétal : un groupement végétal est une notion abstraite; il est défini sur une base statistique, à partir d’un échantillonnage de relevés floristiques de terrain, par l’ensemble des taxa vivant « statistiquement » en commun dans les même condition de milieu. Ces espèces constituent la « combinaison caractéristique d’espèces » propre au groupement végétal (au syntaxon). D’autre part, un groupement végétal, traduit l’influence d’un certains nombre de facteurs écologiques du milieu 965. Il peut aussi dans son sens commun, représenter un syntaxon élémentaire qui n’est pas encore affilié par manque de référence (on a pas encore reconnu si c’est original ou si çà peut se rattacher à quelque chose de décrit), en général c’est la conséquence d’un faible nombre d’observations (relevés) ou bien d’un manque de temps de recherche (com. pers.)
  • Habitat : milieu, biotope, dans lequel vit une espèce donnée ; c’est son environnement particulier, immédiat. Chaque végétal affectionne plutôt tel habitat que tel autre, à cause des particularités locales des facteurs écologique du milieu qu’il y rencontre et qui répondent à ses exigences. Syn. : Oikos 263, 1229
  • Habitats d’intérêt communautaire : Habitat énumérés à l’annexe I de la directive et pour lesquels doivent être désignées des Zones Spéciales de Conservation (Z.S.C). (source: Ministère de l’environnement) et correspondant généralement à des habitats en danger ou ayant une aire de répartition réduite ou constituant des exemples remarquables de caractéristiques propres à une ou plusieurs des six régions biogéographiques.
  • Lande : peuplement végétal constitué majoritairement de buisson bas, plus ou moins serrés. Au sens originel, désigne dans l’ouest de l’Europe les peuplements sur sols acides à Bruyères (Erica div. sp.), ajoncs, genêts… Terme assez souvent étendu aux formations végétales buissonnantes d’altitude (landes alpines) ou périméditerranéennes (garrigue, maquis) 942, 1505.
  • Nomenclature binomiale : système d’identification des espèces dans lequel chacune de celles-ci est désignée par un double nom latin. Le premier précise le genre et le second l’espèce 261,263.
  • Oligotrophe : En botanique, se dit d’une espèce végétale qui s’accommode fort bien d’un milieu très pauvre en éléments nutritifs, très acide, et ne permettant qu’une activité biologique réduite 263, 358.
  • Pauciflore : qui ne porte qu’un petit nombre de fleurs 262.
  • pH : mesure de degré d’acidité ou d’alcalinité d’une solution, d’un sol. Il s’agit du logarithme décimal de l’inverse de la concentration en ion H+. (Hydronium : H3O+, H+ hydraté).
    Notons, que contrairement en chimie, en biologie, le pH médian est de 5,5 et le gradient et les termes respectifs à chaque degré se déclinent de la façon suivante (pH : terme): 3 : hyperacidophile, 4 : acidophile, 5 : acidocline, 6 : neutrocline, 7 : neutrophile, 8 : basophile (com. pers.).
  • Phytocoenose : communauté végétale (= ensemble d’organismes végétaux, vivant rassemblés dans un portion délimitée de l’espace) formée d’un complexe de synusies végétales organisées spatialement, temporellement et fonctionnellement au sein d’une même biogéocoenose et présentant de fortes relations de dépendance écologique, dynamique et génétique. Une phytocoenose est un système complexe, relativement autonome par rapport aux phytocoenoses voisines, mais écologiquement dépendant du reste de la biogéocoenose, doué d’auto-organisation et d’homéostasie (= propriétés émergentes liées à la différenciation des synusies, à l’installation de cycles de régénération et à la création d’un milieu endogène, ce dernier correspondant à l’ensemble des éléments du milieu créés ou modifiés par les êtres vivants) 1015.
  • Phytoécologie : étude des tendances « naturelles » que manifestent des populations d’espèces différentes à cohabiter dans une communauté végétale ou au contraire à s’exclure 727.
  • Phytosociologie : c’est l’étude descriptive et causale des associations végétales. La première démarche de la p. est la comparaison des listes d’espèces pour les distribuer entre des catégories : ass. végétales. Les deux types d’opérations fondamentales sont :
    i) l’une analytique (exécution des relevés) ;
    ii) l’autre synthétique (relative à la confrontation de ceux-ci).
    Ainsi, cette méthode est envisagée par l’école sigmatiste comme une rationalisation de la floristique. Notons que la p. synusiale intégrée est une évolution de celle-ci, dont la composante fondamentale est la notion d’écologie systémique (d’après 37,331,223,727).
  • Réseau Natura 2000 : Réseau écologique européen cohérent formé par les Zones de Protection Spéciales et les Zones Spéciales de Conservation. Dans les zones de ce réseau, les Etats Membres s’engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d’habitats et d’espèces concernés. Pour ce faire, ils peuvent utiliser des mesures réglementaires, administratives ou contractuelles (source : Ministère de de l’environnement).
    La constitution du réseau Natura 2000 a pour objectif de maintenir la diversité biologique des milieux, tout en tenant compte des exigences économiques, sociales, culturelles et régionales dans une logique de développement durable. Le réseau Natura 2000 est régit par deux directives européennes déclinées en droit français qui donnent lieu à la création de deux zonages différents :
    – la Zone de Protection Spéciale La directive « Oiseaux » de 1979 concerne la conservation des oiseaux sauvages. Les annexes de cette Directive désignent notamment les espèces d’oiseaux les plus menacées de la Communauté européenne devant faire l’objet de mesures de conservation spéciales concernant leur habitat. La mise en œuvre de cette Directive se fait par la mise en place de Zones de Protection Spéciales (ZPS), ces zones étant directement issues des anciennes ZICO.
    – la Zone Spéciale de Conservation La directive « Habitats-Faune-Flore » de 1992 a pour objectif la conservation d’habitats naturels ou semi-naturels à forte valeur écologique, rares et/ou menacés, ainsi que d’espèces de faune et de flore menacées et/ou dont le rôle dans l’écosystème est primordial. »
  • Restauration : intervention dans un milieu pour y rétablir un écosystème (ou une espèce) considéré comme indigène et historique. Il suffit parfois simplement d’arrêter ou contrôler les actions humaines sur ce milieu (par un entretien adapté). Il faut pour ce faire que l’écosystème soit encore sur sa trajectoire d’évolution normale et puisse avoir encore la faculté de réagir positivement (on appelle cette dernière fonction : « la résilience »). Certains parlent dans ce cas de « restauration passive » par opposition à la « restauration active », plus couramment appelée « réhabilitation (D’après D. Feuillas) et 1483.
  • Site : le critère de définition d’un site, paraît être d’une part, une certaine homogénéité géomorphologique et d’autre part, un isolement géographique, c’est à dire une absence de continuité spatiale de végétation (absence de connectivité) avec un autre site de même géomorphologie. (d’après 187). Cependant dans le cadre d’étude « sitologique », la notion de site est plus pragmatique et liée à une propriété.
  • Station : étendue de terrain de superficie variable, homogène dans ses conditions physiques et biologique et qui est caractérisé par une végétation uniforme. Dans une station donnée, il existe ordinairement plusieurs individus d’association. (d’après 331, 358) Rq. : ne pas confondre avec la notion de station forestière qui est – avant toute chose – un outil de diagnostic précis et finalisé vers la gestion forestière 181. Cependant, la notion la plus admise, au moins chez les botanistes français, est celle du secrétariat Faune et Flore du Muséum National d’Histoire Naturelle. Cet organisme considère comme une station tout lieu où se localise un effectif plus ou moins grand d’individus d’un taxon étudié, effectif spatialement isolé d’au moins une cinquantaine de mètres d’un autre effectif du même taxon. Cette notion est équivalente à celle de sous-population, c’est-à-dire de groupe distinct d’individus de même taxon, mais ne présentant pas d’échange génétique (d’après 187, 1018)
  • Sténohèce : se dit d’une espèce incapable de peupler des milieux caractérisés par des variations plus ou moins accentuées des facteurs écologiques 263.
  • Synécologie : étude écologique combinée des exigences globales de l’ensemble des acteurs d’une biocénose. C’est donc une approche synthétique de la communauté active avec toutes les interactions liées 6,37. Syn. De biocénotique : qui a pour objet l’étude des biocénoses 263.
  • Thérophyte : on désigne par ce terme une plante qui effectue son cycle de développement en quelques mois (usuellement entre le printemps P et l’automne A sous nos climats) et dont ne subsistent, à l’entrée de l’hiver, que les graines qui engendreront de nouveaux individus l’an suivant. (d’après 262). Syn.: plante annuelle.
  • Tourbeux : type de sol hydromorphe ou horizon constitué essentiellement de matière organique noire ou brune à structure fibreuse, granuleuse ou feuilletée produite par la décomposition par fiel et de débris végétaux, qui s’est accumulée dans l’eau ou dans un milieu saturé en eau (d’après 59, 263).
  • Valeur patrimoniale : valeur attribuée à des milieux, espèces ou ressources naturelles qui présentent un intérêt tel qu’ils doivent être conservés et transmis aux générations futures, qui appartiennent à l’héritage collectif.
  • Végétation : la végétation est l’ensemble architectural, qui résulte de l’agencement dans l’espace des types de végétaux présent sur une portion quelconque de territoire géographique. La description de la végétation consiste à observer et à délimiter les ensembles structuraux qui la caractérisent. Dans le cas de la démarche phyto-écologique, cette phase ne constitue généralement qu’une étape très préliminaire de l’étude de la végétation. Les ensembles structuraux peuvent être distribués : i) horizontalement (ce sont les éléments de végétation) ii) et verticalement (ce sont les strates de végétation). (d’après 727). Notons que cette définition est variable selon les organismes (Conservatoire Botanique Nationaux, par exemple, dont l’auteur de cette étude est issu).
  • Zones Spéciales de Conservation (ZSC) : sites désignés par les États membres de l’Union européenne au titre de la directive 92-43 / CEE dite directive « Habitats » (source : ministère de l’Environnement).

Source :

  • BARDAT J., BIORET F., BOTINEAU M., BOULLET V., DELPECH R., GÉHU J.-M., HAURY J., LACOSTE A., RAMEAU J.-C., ROYER J.-M., ROUX G. et TOUFFET J., Prodrome des végétations de France.
  • COSTE H., Flore descriptive et illustrée de la France, de la Corse et des contrées limitrophes – 3 volumes.
  • COUPLAN F., Dictionnaire étymologique de Botanique.
  • PARADIS G., Cours professé de Botanique.
  • JULVE P., Synopsis phytosociologique de la France (communautés de plantes vasculaires).
  • OBERDORFER E., Pflanzensoziologische Exkursionsflora.
  • PROVOST M., Flore vasculaire de Basse-Normandie – Tome 2 – Renseignements et commentaires sur les espèces.
  • STACE C., New Flora of the British isles.
  • CATTEAU E. (coord.), Végétation du nord de la France – Guide de détermination.
  • BIBLIOTHÈQUE PERSONNELLE (me consulter pour avoir les références précises en me précisant le n° informé)
    Source web :
  • Référentiels syntaxonomiques régionaux de la végétation du nord de la France (https://www.cbnbl.org)
  • www.inpn.mnhn.fr
  • www.tela-botanica.org (eFlore)
  • www.tourismebretagne.com
  • www.wikipedia.org

Clichés :

  • Gaby AR BRAZ Dirlem – APN : OM « Tough » TG-7 – Ecosystema.fr ™ © – 2024 (Drosera intermedia aux Blancs Sablons – Finistère)
  • Gaby AR BRAZ Dirlem – Diapositive : Fuji Velvia 50 ISO – Ecosystema.fr ™ © – 1995 (Drosera rotundifolia sur le Venec – Finistère)

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