L’occasion d’une sortie, sur la tourbière du Vénec, ce dimanche (après de fortes pluies) et de la photographie si dessus est l’occasion pour moi de vous parler d’un genre sympathique : Drosera div. sp.
Les droséras (ou rossolis) sont de petites plantes carnivores de la famille des Droseraceae. Il existe 80 à 110 espèces de Drosera div. sp. localisées principalement dans l’hémisphère Sud. On trouve la moitié de ces espèces dans le sud-ouest de l’Australie. Il existe en Europe trois espèces de Drosera. Toutes présentent une rosette de feuilles colorées. Souvent ces espèces sont peu visibles sur fond d’éricacées sombres ou de sphaignes. La plus cosmopolite est Drosera rotundifolia, qui a les feuilles appliquées contre le sol, dont le limbe est arrondi. Les deux autres espèces ont les feuilles allongées et plus ou moins dressées.
En France où elles sont protégées.
En Bretagne on peut observer deux des trois espèces : rotundifolia et intermedia.
Le troisième genre anglica peut se rencontrer en Normandie, il est toutefois extrêmement rare (à noter aussi D. X obovata Mert. & Koch (= D. anglica Huds. x D. intermedia Hayne), avec les parents, protégée nationale. Précisons que c’est une espèce surtout alcaline turficole, neutrocline à assez large amplitude, se rattachant aux Menyantho-Caricetalia lasiocarpae.
D. intermedia, est une hémicryptophyte de 5-15 cm qui apparaît du VI au VIII. C’est une hygrophile, turficole, acidiphile ; présent sur les tourbières actives, généralement sur la tourbe nue, mais aussi dans les landes humides à tourbeuses. Cette espèce se rattache au Junco-Caricetalia nigrae, Molinio-Rhynchosporion albae. C’est une espèce Euro-NE-américaine (selon Oberdorfer). Précisons enfin que c’est une espèce protégée nationale.
En Bretagne (sauf en Ille-et-Vilaine où elle est assez rare), c’est une espèce assez commune.
L’espèce suivant est D. rotundifolia (photo ci-dessus et en médaillon). C’est une hémicryptophyte de 5-25 cm, apparaissant en VII. Au niveau de l’autoécologie de l’espèce, c’est une espèce hygrophile, turficole, acidiphile ; présent essentiellement dans les tourbières actives à sphaignes, et aussi landes humides à tourbeuses. Cette espèce se rapporte au Junco-Caricetalia nigrae et Oxycocco-Sphagnetea. C’est une Circumboréale. Comme la précédente, elle est protégée au niveau national.
En Bretagne (sauf en Ille-et-Vilaine où elle est assez rare), c’est une espèce assez commune, mais nettement plus localisé que la précédente.
La diagnose du genre Drosera div. sp. est le suivant :
1. Feuilles à limbe au moins aussi large que long, brusquement contracté en pétiole, étalées parallèlement au substrat. Hampe florale à longueur égalant 2,5-5 fois celle des feuilles, naissant au centre de la rosette
>> D. rotundifolia
. Feuilles à limbe au moins 2 fois aussi long que large, insensiblement atténué en pétiole, plus ou moins dressées, non appliquées sur le substrat. Hampe florale à longueur égalant au plus 2,5 fois celle des feuilles
>> D. intermedia (voir aussi la longueur du limbe foliaire = 2-3 x largeur et la hampe florale longue de 2-5 cm, plus ou moins coudée à sa base & naissant latéralement de la tige, à peu près sous la rosette de feuilles / D. anglica).
Source :
- BARDAT J., BIORET F., BOTINEAU M., BOULLET V., DELPECH R., GÉHU J.-M., HAURY J., LACOSTE A., RAMEAU J.-C., ROYER J.-M., ROUX G. et TOUFFET J., Prodrome des végétations de France.
- COSTE H., Flore descriptive et illustrée de la France, de la Corse et des contrées limitrophes – 3 volumes.
- JULVE P., Synopsis phytosociologique de la France (communautés de plantes vasculaires).
- OBERDORFER E., Pflanzensoziologische Exkursionsflora.
- PROVOST M., Flore vasculaire de Basse-Normandie – Tome 2 – Renseignements et commentaires sur les espèces.
- STACE C., New Flora of thte British isles.
Source web :
Clichés : Gaby AR BRAZ – APN Canon G9 – Ecosystema.fr ©
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