Veynes (05) – 16/06/2007
Franck Le Driant © (Source : http://www.florealpes.com)
Une graminée ? non une Gesse !
C’est à l’occasion d’une journée de reconnaissance (pour une animation nature en ville) que mon collègue Jérôme et moi-même avons découvert cette Gesse : Lathyrus nissolia (gesse de Nissole, gesse à feuilles de graminée).
Elle est facilement reconnaissable à ses phylodes (voir ci-après) ressemblant à des feuilles linéaire-lancéolées et à son inflorescence à 1-2 fleurs rouge.
Anatomie :
Anatomiquement (d’après H. Des Habbayes), ce taxon est une herbe annuelle, glabrescente à tige dressée ou ascendante de 40-60 cm. Comme caractéristique du taxon, les feuilles sont sans vrille, réduite à leur rachis aplati foliacé (phyllode), linéaire lancéolée, à nervures parallèles. Les stipules sont très petites et les fleurs sont rouges, de 1 à 1,2 cm, par 1-2 sur un pédoncule filiforme plus court que la feuille. Les gousses (nettement visible sur le cliché) sont non stipitées, étroitement linéaire, de 4-6 cm, droites, veinées en long, glabrescente, jaunâtres à maturité, à graines subglobuleurs anguleuses, brunes, ponctuées-rudes.
Écologie :
Ce taxon est une thérophyte pionnière à « prairial », mésophile, thermophile, calcicole . On l’observe sur le bord des cultures, friches, bermes, talus.
Phytosociologiquement, elle appartient au Caucalidion lappulae s’agissant de végétation messicole calcicole devenue très fragmentaire. Chorologiquement c’est une subméditerranéo-atlantique.
Répartition du taxon :
En Finistère :
En se limitant au contexte finistérien, en 71, le taxon était déjà présent dans les environs de Brest, à Porstolonec en Crozon, à Logonas-Daoulas, à Kerliver près de Hanvec.
Dans l’Atlas de 2008, le taxon est indiqué comme AR, il est toujours présent dans les localités où il affectionne les moissons, les friches, les lisières sèches des bois et des haies.
Notons que le taxon est actuellement présent dans 11 mailles (10%) et était présumé disparu dans les environs de Brest, les observations datant d’avant 1979.
La présente observation est donc une redécouverte.
En France :
Dans l’ensemble, ce taxon est assez rare, mais très discret en dehors de la période de floraison et passant donc facilement inaperçu.
Photos de l’habitat
Remblais calcaires sur un îlot routier envahi par des herbes de la pampa (Cortaderia selloana).
Végétation de type pelouse ouverte, sur substrat drainant et sol superficiel très sec, analogue à une dune fixée sur littoral. On peut y observer M. hybrida (Vill.) Schischk, thérophyte pionnière, xérophile et thermophile, surtout calcicole, L. subbiflorus Lag, thérophyte pionnière, méso-xérophile, thermophile, surtout psammophile. A elle deux, ces deux espèces traduisent la nature du substrat : sablo-calcaire. Notons aussi la présence structurant de Vulpia C. C. Gmel. (vulpie) ; il s’agit de V. cf. myuros (L.) C. C. Gmel qui est une thérophyte pionnière, xérophile, surtout psammophile, taxon couramment observé le long des voies de chemin de fer.
Nota : le repère rouge mesure 10 cm de long
Et aussi un site à visité avec de nombreuses photos de qualité (dont la fleur en médaillon est tirée) : http://www.florealpes.com/index.php
Clichés : Gaby AR BRAZ – APN Canon G9 – Ecosystema.fr ©
Sources :
- DES ABBAYES H. et al., Flore et végétation du Massif armoricain – Tome 1 – 1971,
- LAMBINON J. et al., Nouvelle flore de la Belgique, du Grand-Duché de Luxembourg, du Nord de la France et des Régions voisines – 2004,
- QUERE E. et al., Atlas floristique de Bretagne – La flore du Finistère – 2008.
Web 2.0 :
CC BY-NC-ND